Située à l’Ouest de la ville de Béjaïa, derrière le port pétrolier, la baie des Aiguades est incontestablement l’une des merveilles touristiques que recèle l’Algérie.
Durant l’été elle est prise d’assaut par des milliers d’estivants, qui viennent des quatre coins du pays, pour découvrir la beauté de l’endroit. Le sentier creusé sur le flanc de la falaise, entre la mer et la montagne, offre aux visiteurs une promenade inoubliable. La baie des Aiguades est également un site à portée historique. C’est l’endroit où les premiers navigateurs phéniciens, grecs et puniques avaient accosté. Malheureusement, cette baie est actuellement en proie à la dégradation, faute d’entretien permanent et de travaux d’aménagement à même de lui redonner son charme d’antan et de la mettre en valeur. Devant cette situation, l’association culturelle et éco-touristique Les Aiguades vient de tirer la sonnette d’alarme pour interpeller les autorités locales et solliciter leur intervention urgente en vue de sauver un site en décrépitude. «Nous partageons les inquiétudes d’un grand nombre de citoyens, inquiets légitimement sur la situation et l’état de dégradation de la baie historique, culturelle et touristique des Aiguades. L’indifférence des autorités en charge du patrimoine de la ville, dont le sort ne semble pas intéresser qui de droit, a engendré une clochardisation des lieux, une atteinte à l’environnement, des dangers imminents suites au décalage de la digue et une insécurité pour les estivants», a déclaré cette association dans une déclaration, dans laquelle elle avait appelé à une assemblée générale, organisée, avant-hier, à la cinémathèque de Béjaïa. Selon le président de cette association, Malak Djelouli, «la culture de laxisme» des autorités et «l’absence d’une vision de développement», ainsi que «la méconnaissance historique» de cette ville est derrière la dégradation de la baie des Aiguades. Pour protéger ce site touristique et le réhabiliter, l’association des Aiguades propose la mise en place d’un plan d’aménagement. Une étude et un plan d’aménagement ont été déjà réalisés, à titre gratuit, par un algérien établi à l’étranger, et présenté à l’APC de Béjaïa, a informé M. Djelouli. Ce plan prévoit l’inscription de plusieurs opérations et actions. Il s’agit, notamment, du ramassage des tas de terre et de pierres générées par les éboulements existants sur les deux corniches des Aiguades, l’élagage des branches gênantes, la réalisation d’un siège de gendarmerie nationale, le renforcement des murs menaçants de s’écrouler et l’aménagement des sentiers pédestres qui serviront à l’organisation de randonnées. En outre, ce plan envisage, selon l’association Les Aiguades, la réhabilitation du débarcadère, dit le «plongeoir», la réalisation de locaux d’accompagnement tels que les cafétérias, kiosques et restauration afin d’éliminer les commerces illicites et hideux existants actuellement et la réparation des toilettes et douches existants au niveau de ce site. Et pour rendre le séjour des estivants plus plaisant, les membres actifs de cette association proposent l’organisation de plusieurs activités, telles qu’une compétition de planche à voile, la traversée de la Baie des Aiguades, le concours du meilleur plongeon, des randonnées pédestres et la recherche subaquatique. Malheureusement, déplore M. Djelouli, l’étude de ce plan d’aménagement, réfléchi et conçu pour le bien-être de tous, et de sauvegarde des lieux et la protection de l’environnement, est restée sans suite à ce jour, faute d’une prise en charge de l’APC de Béjaïa.
Boualem Slimani