Comme rapporté dans l'une de nos éditions précédentes, la coordination des comités de village avait affirmé sa volonté d'amorcer tout d’abord le dialogue avec les autorités locales et les responsables concernés par la gestion du secteur de l'eau (hydraulique et ADE) avant de lancer une quelconque action de rue.
Effectivement, au lendemain de la tenue de la réunion à la mosquée du village Khloundja, à l’invitation de l’association » Dda L’Mulud », la coordination des comités de villages, représentée par vingt et un membres, a décidé tout d’abord d’aller à la rencontre des autorités. C’est chose faite jeudi dernier, où les contacts ont abordé la question avec le chef de daïra et le maire. Au passage, si besoin est de le rappeler, après une mésentente entre ce dernier et les villageois d’Ouled Mériem qui avaient déjà procédé à un piquage anarchique sur la conduite principale, le premier responsable de l’APC a laissé passer l’orage avant de promettre à la délégation le règlement définitif de ce problème épineux devenu récurrent ces derniers temps. Mardi dernier, une forte délégation, composée du directeur de l’hydraulique de Tizi-Ouzou, de son chef de service responsable des réseaux, du directeur de l’ADE, du chef de l’agence ADE de Draâ El-Mizan et du représentant de l’ADE à Tizi-Gheniff, est allée à la rencontre des citoyens, des représentants des comités de villages en présence du maire de Tizi-Gheniff, du chef de daïra, du maire de M’Kira et d’un adjoint au maire de cette municipalité. Ce problème a été débattu de fond en comble avec des interventions parfois acerbes, une attitude que les citoyens justifient par un ras-le-bol, vu qu’ils restent disent-ils «plusieurs jours sans eau sans que personne ne se soucie de notre situation.» Et, «à chaque mouvement, les réponses sont les mêmes: 14 000 mètres cubes d’eau sont pompées pour Tizi-Gheniff. Cette quantité n’est jamais arrivée dans nos réservoirs. Nous avons fait des relevés quotidiens au niveau de la SR 4, mais à aucun moment cette quantité est indiquée dans le compteur. Où va donc cette eau?», s’interrogera un intervenant. Tous les autres étaient unanimes à souligner que cette daïra est entièrement privée de son quota, même en hiver. Pourtant, elle est raccordée au réseau du transfert de l’eau à partir du barrage de Koudiat Acerdoune (Bouira). «Même au chef-lieu, l’eau n’arrive que deux fois par semaine. C’est inimaginable alors qu’on a entendu qu’avec la mise en service de ce barrage, nous aurons de l’eau H24», s’élèvera une autre voix. En tout cas, le débat a été serein et ouvert à tout le monde. De leur côté aussi bien le directeur de l’hydraulique que son collègue de l’ADE ont tenu le même langage. Ils ont été fermes. «Nous ne voulons plus entendre que l’eau manque à Tizi-Gheniff. Nous exigeons qu’au moins 8000 mètres cubes/ jour soient pompés vers cette région. Il n’y a aucune raison pour ne pas satisfaire cette demande. C’est son quota», exigèrent les deux directeurs. Ainsi, tout le monde a été mis devant ses responsabilités pour que cela ne se reproduise plus. Au terme de cette réunion où tous les aléas ont été soulevés, il a été décidé d’installer une commission de suivi composée d’un responsable de chaque organisme et d’une représentante de la daïra, d’un représentant de l’APC, de l’ADE de Draâ El-Mizan ainsi que des représentants de la coordination qui veilleront au respect des recommandations et des décisions prises séance tenante afin de dresser au quotidien le constat de l’avancement de la situation. En fait, tout a été consigné dans un PV dont nous détenons une copie. Est-ce, donc, la fin de ce calvaire alors que nous ne sommes qu’au début de l’été? Il faudra attendre l’application des mesures prises sur le terrain pour rendre compte de cette situation.
Amar Ouramdane