Le wali déclare la guerre au commerce informel

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La lutte contre le commerce informel sera relancée à Bouira. C’est du moins ce qu’a affirmé M. Nacer Maâskri, wali de Bouira, lors d’un conseil de wilaya, tenu lundi dernier. Le chef de l’exécutif a, en effet, ordonné le lancement d’une nouvelle campagne pour la résorption immédiate de ce phénomène, qui touche désormais l’écrasante majorité des communes de la wilaya, et ce, afin de le réorganiser dans un contexte commercial moderne et légal. Lors de son intervention, le wali de Bouira a également insisté auprès des maires et des responsables locaux, pour l’accompagnement de cette nouvelle campagne. Il affirmera aussi que des équipes de la police et de la gendarmerie nationale seront mobilisées pour lutter contre cette anarchie et le commerce illicite. L’opération va cibler en premier lieu les commerçants informels ayant investi les bas-côtés des routes. Cette action qui touchera plusieurs routes nationales «contribuera aussi à réduire le nombre d’intoxications alimentaires dues à l’exposition de produits périssables au soleil, et à protéger l’environnement des sources polluantes», a-t-il assuré. La RN05 (Bouira-BBA), plus exactement à Oued D’houss et Ouled Bellil, la RN18 (Bouira- Média), la RN08 (Bouira- M’sila), la RN25 (Bouira- Tizi-Ouzou) et plusieurs chemins de wilaya figurent parmi les voies de communication concernées par cette campagne. M. Maâskri ordonnera le recasement de l’ensemble des commerçants qui seront touchés par cette campagne au niveau des marchés communaux de proximité «réalisés pour les accueillir». À Bouira ville, l’opération a été lancée vers la fin de la semaine dernière et a touché tous les commerçants dont les restaurants, les cafétérias, les vulcanisateurs, les crèmeries et autres prestataires de services. L’arrêté du premier magistrat de la wilaya interdit tout squat d’espaces publics, exposition de marchandises sur la voie publique et exercice d’activité contraire au registre de commerce. Les commerçants sont obligés de respecter les nouvelles dispositions, faute de quoi ils seront mis en demeure. Ils doivent, également, présenter les documents attestant leur activité. L’exercice d’activité sans registre de commerce, est sanctionné par une fermeture administrative et une poursuite judiciaire. Idem pour ceux qui abandonnent leurs détritus sur la voie publique. La stratégie adoptée consiste à agir, progressivement, commençant par les axes et les voies les moins problématiques. Ainsi, l’ensemble des commerçants qui occupent, illégalement, des places publiques, des trottoirs et autres sites, sont concernés par cette mesure. L’objectif est aussi de préserver la santé du consommateur et de répondre à ses besoins par la création de points de vente, répondant aux normes d’hygiène. Cette campagne pourra, enfin, redonner une lueur d’espoir à une wilaya dont l’image a été ternie par l’incivisme de ses habitants et la négligence de ses responsables. L’occupation illicite de l’espace public a, depuis des années, constitué un véritable casse-tête pour les autorités publiques. Différentes tentatives ont été initiées, sans aucun résultat. En effet, le dispositif mis en place, fin 2012, par les services de sécurité pour la récupération des trottoirs squattés par les marchands illicites et les vendeurs à la sauvette à Bouira, n’a pas donnée les résultats attendus. Depuis, rien n’a été fait, ce qui n’a fait qu’encourager les marchands ambulants à squatter, de plus en plus, d’espaces. Pour rappel, la commune de Lakhdaria, au Nord de la wilaya, a déjà engagé une campagne pour la résorption du commerce informel. C’est ainsi que deux importants sites du commerce informel, situés au centre-ville et au village Tilouine sur la RN05, ont été éradiqués au début du mois en cours, avec succès. D’après nos informations, la commune d’Aïn-Bessem, à l’Ouest de la wilaya, sera la deuxième commune touchée par cette opération. Les équipes de la commune, en collaboration avec les services de sécurité ont, en effet, élaboré une liste de trois marchés anarchiques à éradiquer au centre-ville. Il s’agit des marchés des quartiers Aïn Bouakez, Zmala et Les Tours. Les commerçants seront recasés au niveau du marché de proximité ainsi qu’au niveau des 100 locaux commerciaux du programme présidentiel.

Oussama Khitouche

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