Le secret d’une réussite

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Pour la deuxième fois consécutive, le lycée de Boudjima, situé dans la région de Ouaguenoun, est classé premier au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, une wilaya qui, elle-même, est à la plus haute marche du podium depuis huit années au niveau national. Le lycée de Boudjima, qui n’a d’existence que sur le plan administratif, étant donné que l’établissement est en chantier depuis 2013, et que ses élèves sont orientés vers deux CEM de la commune, à savoir le CEM Chalal et celui du village Afajen, a enregistré le taux le plus élevé de réussite au niveau de la wilaya et même, apparemment, au niveau national. Sur les 159 candidats au BAC, 134 ont décroché ce fameux sésame, soit 84, 81% de réussite, dont un sans-faute (100%) pour la filière des langues étrangères. Nous avons essayé de percer le secret de la réussite, en nous approchant du terrain pour saisir de plus près les adjuvants du contexte qui favoriseraient l’émergence de ces performances. En plus de l’intérêt accordé aux études par la majorité des familles kabyles, puisque les parents préfèrent investir dans les études de leurs progénitures en premier lieu que dans d’autres choses, d’autres facteurs agissent positivement sur la scolarité des élèves. En ce qui concerne les lycéens de Boudjima et d’après une source au sein de l’établissement, le premier facteur réside dans le travail de groupe. «Nous travaillons en groupe. Nous privilégions un travail transparent de coordination et de coopération en cellule pédagogique», nous dira notre interlocuteur, avant d’ajouter, «cette tâche n’est possible que dans un climat de stabilité et un contexte de confiance mutuelle. Tout le personnel doit se sentir concerné et impliqué dans toutes les démarches, autrement dit, tout est voué à l’échec». Des facteurs extérieurs aussi importants que le travail pédagogique intérieur étaient, également, des stimulants et des adjuvants dans la réussite de ces études. «À commencer par l’association de parents d’élèves qui est très active et très présente dans le suivi de la scolarité de leurs enfants en mettant à leur disposition des moyens nécessaires dont ils ont besoin», soulignera notre interlocuteur. À signaler, aussi, la disponibilité du personnel de cette bibliothèque communale, ouverte toute la semaine, qui reçoit tous les élèves de la commune de Boudjima. Un lieu fréquenté quotidiennement par ces lycéens qui viennent en groupes réviser leurs cours dans un climat des plus adéquats et des plus sérieux. En plus de cet intérêt des études qui est une valeur sacrée chez les citoyens de la région, une certaine assiduité et lucidité ainsi qu’une envie de réussir accompagnent au quotidien ces lycéens. Pour Ali Hadjaz, le plus ancien de l’équipe pédagogique : «Tous les élèves veulent réussir à tout prix. Ils veulent terminer leurs études le plus tôt possible, car ils vivent dans des conditions infernales et insupportables. Ils sont des vagabonds, d’un site à un autre, alors ils veulent changer ce statut par un autre». Pour argumenter ses propos, M. Hadjaz, qui est en fonction dans le lycée depuis 1992, prend exemple de ce désir de réussir chez les filles, en disant que c’est une échappatoire pour elles. Quoi qu’il en soit, le résultat est là. Le processus est aussi important que le résultat. À Boudjima, les élèves ont démontré que «les murs de leur lycée ne pèsent pas trop dans leur réussite» et «quand on veut, on peut».

Hocine Moula

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