Les habitants de la plupart des villages de la commune de Bouzeguène souffrent affreusement de la pénurie de l’eau potable. Un phénomène que vit la population depuis des années et ce même en hiver. En effet, les robinets sont à sec pendant 10 jours ou plus et quand cet or bleu coule, ce n’est que d’une faible pression ce qui ne permet pas aux habitants de remplir la moitié de ce qu’ils doivent consommer. «En plein canicule, on ne trouve pas une goutte d’eau et toutes les réserves sont puisées. On a acheté des citernes qu’on rêve de remplir, mais on ne reçoit ce précieux liquide qu’une fois tous les 12 jours et à faible pression. D’ailleurs, moi comme j’habite à Ahrid Ahmed, les quelques gouttes qui coulent du robinet ne font même pas 5 litres. Alors j’envoie mon fils à Béni Ziki pour ne pas mourir de soif», déplore une habitante du village Ahrik. «Cela fait deux mois que j’ai pas vu l’eau couler des robinets. Nous sommes obligés de chercher cette source vitale dans d’autres villages avec des fourgons qu’on loue. On a, à maintes reprises, réclamé mais en vain», ajoute une autre citoyenne habitant à l’ex-CFPA. À Ihitoussène aussi c’est le même calvaire. Les gens laissent leurs affaires quotidiennes pour remplir quelques jerricans avant que cette alimentation ne soit coupée. «Comme je devais emmener mon fils chez le médecin, alors c’est mon mari qui s’occupe des réserves d’eau avant de se rendre au bureau et ce, pour ne pas rester 12 jours sans goutte d’eau», confie une habitante de ce village. Les gens qui habitent les logements sociaux du plateau Louda fuient leurs habitations car ils n’y trouvent de l’eau ni pour boire ni pour se laver. Dans le but d’éclairer la situation, nous nous sommes rapprochés du responsable du centre ADE de Bouzeguène qui nous a avoué l’existence réelle de cette crise qui est, selon lui, due au manque de sources. «Nous sommes dans l’obligation d’alimenter les foyers une fois tous les douze jours, car la quantité d’eau existante ne peut répondre à la consommation élevée, notamment en cette saison estivale. À part quelques villages qui ont heureusement des sources, tous les autres dépondent d’Adardar, en attendant la mise en service des forages qui étancheront la soif des habitants de la région et au premier lieu le plateau Louda, Bouzeguène village jusqu’a Tabouchicht, à savoir tous les villages situés sur le CW251», explique le responsable de l’ADE de Bouzeguène. À noter que la commune de Bouzeguène est l’une des communes qui ont de sérieux problèmes hydriques en distribution et en disponibilité. C’est pour cela, d’ailleurs, que le P/APC de Bouzeguène, M. Bessaha Mourad, a participé à la réunion du 20 juillet passé qui a eu lieu à la wilaya, sous la présidence du wali et en présence du directeur des ressources en eau et les P/APC des communes touchées par cette crise qui ne fait que perdurer. Le wali, comme nous l’avons rapporté dans notre édition du 21 juillet passé a mis des cellules de surveillance de l’état de la situation qui prévaut à travers les localités. «Le projet de forages est l’un des plus importants acquis dont la population de Bouzeguène a pu bénéficier. Il s’agit d’un projet de 40 milliards qui a démarré l’année passée et qui est à 80%. Si ce ne sont pas les oppositions qu’on a pu régler il y a peu de temps et qui nous ont freiné le projet serait aujourd’hui livré et les citoyens soulagés. D’ailleurs, à l’occasion, je lance un appel aux habitants de sortir de cette culture d’oppositions et ses résultats irréversibles sur la stabilité et le développement de leur localité. On est en train de perdre du temps et des projets à cause de cela», dira le maire de Bouzeguène. Enfin, il faut souligner que la mise en service des forages s’avère une solution urgente et nécessaire pour en finir avec la pénurie d’eau qui s’est installée depuis des années.
Fatima Ameziane.
