Le village Aftis, situé à 4 kms du chef-lieu communal de Boudjellil, était très connu par ses produits agricoles d'une excellente qualité, lesquels inondaient les marchés locaux.
Durant la période coloniale, le village Aftis, fut, en fait, une vaste exploitation agricole qui appartenait à un colon du nom de Bouaziz. À l’indépendance du pays, cette vaste propriété a été cédée à plusieurs familles qui s’y sont établies pour former le village actuel d’Aftis. Pendant cette période, l’agriculture dans ce village a été prospère, car tout le monde exploitait ses terres avec amour et abnégation. Les personnes âgées se souviennent, encore, de ce petit paradis que fut Aftis, où il poussait des fruits et légumes de qualité supérieure. « Je me souviens que dans les années soixante, il y avait une longue rigole qui captait les eaux de Assif Aâbbas (oued Sahel, ndlr), lesquelles étaient pures et non polluées comme aujourd’hui! Les paysans travaillaient leurs terres, où poussaient des fruits et légumes succulents. Les grenades, les oranges, les mandarines, les figues et les maraîchages étaient produits à profusion. À présent, tout cela a disparu. Vous voyez cette parcelle de terre? Il n’y subsiste que les troncs morts d’orangers. Il ne reste plus rien dans ce village que les oliviers et quelques arbres fruitiers! », constate amèrement notre interlocuteur. Il est vrai que le béton a fait une avancée inquiétante sur les terres agricoles. Aftis, jusque dans les années 1990, pouvait se targuer d’être un village agricole par excellence, mais plus maintenant, puisque le tissu urbain a envahi toutes les terres agricoles. Néanmoins, cela n’empêche pas quelques « amoureux » de la terre nourricière de cultiver leurs parcelles. L’agriculture vivrière y prédomine dans ce village, sans pour autant aller jusqu’à alimenter les marchés locaux comme jadis. C’est dire que le travail de la terre a reculé nettement dans ce village, à cause de l’urbanisation galopante et non rationalisée! Toutefois, des jardins et autres potagers sont aménagés par quelques habitants pour la consommation locale. Quelques-uns arrivent même à vendre leurs récoltes sur les accotements de la RN106 et du CW42A qui passent par ce village. Des points de vente de fruits et légumes du terroir sont aménagés par de jeunes garçons et même des pères de familles. Ainsi, le petit poivron du bled (ifelfel n tmurt), le maïs, la tomate, la courgette et le concombre, sortis directement des vergers de ce village, sont proposés à la vente sur les abords de routes. Ces produits du bled ont vraiment la cote chez les ménages, dès lors qu’ils sont très demandés.
Syphax Y.

