Réunis le 27 juin passé au niveau du CEM Base 7, les cadres syndicaux de l’union locale de Draâ El-Mizan, affiliée à l’UGTA, qui regroupe toutes les daïras du Sud de la wilaya au nombre de quatre, à savoir Ouadhias, Boghni, Draâ El-Mizan et Tizi-Gheniff avec un total de pas moins de quatorze communes, avaient mis sur la table des discussions la révision de certaines dispositions prises, relatives au départ à la retraite et l’abrogation de l’ordonnance 97-13 du 31 mai 1997 par rapport à la retraite proportionnelle et la retraite sans condition d’âge. Ils ont fini par rendre publique une déclaration incendiaire ciblant, en ayant dans leur ligne de mire principalement les représentants de la centrale syndicale ayant participé à la tripartite (gouvernement-UGTA-patronat) du 12 juin dernier qui avait cautionné certaines décisions prises par rapport à la retraite proportionnelle et à la retraite sans condition d’âge. Aussi, les syndicalistes du Sud de la wilaya de Tizi-Ouzou ne cachent pas leur colère, tout en exprimant leur courroux d’autant plus que, comme ils l’ont écrit, la situation au double plan économique et social a « évolué » négativement au niveau de leur wilaya et aussi à travers toutes les autres wilayas, alors que le chômage endémique qui frappe la région est également en évolution car la machine économique est en panne. Au demeurant, tous les espoirs nourris dans cette tripartite ne sont plus que des désillusions alors que les travailleurs avaient non seulement cru mais aussi fondé sur elle leurs espoirs de voir, enfin, leur quotidien amélioré mais ils ont déchanté lorsqu’ils se sont finalement aperçus que celle-ci (la tripartite) n’a, en fait, servi que le patronat et le gouvernement. Dans la même déclaration, les cadres syndicaux de l’union locale de l’UGTA de Draâ El-Mizan ont tenu à dénoncer énergiquement tout en exprimant leur refus, d’une façon catégorique, la révision du système de retraite proportionnelle et sans condition d’âge qu’ils qualifient de « mascarade » car ces nouvelles décisions remettent en cause un acquis social indéniable des travailleurs. «Nous avons repoussé cette décision en 2011 et nous sommes prêts à reconduire la même mobilisation pour mettre en échec cette mesure qui n’est nullement justifiée par le gouvernement qui plaide pour une réhabilitation de la valeur du travail, tout en faisant observer que l’Algérie ne vit plus d’aisance financière », ont-ils écrit dans le même document avant de poursuivre : « Si les pouvoirs publics veulent vraiment sauver la Caisse Nationale de Retraite, ils n’ont qu’à aller puiser l’argent chez les entreprises privées qui ne déclarent pas leurs employés à la sécurité sociale ni ne se soucient du sort des travailleurs ». Par ailleurs, les conférenciers n’ont pas hésité à dénoncer ce nouveau code du travail que la base rejette car, estiment-ils, «avec ce nouveau texte, l’État va inaugurer une ère de régression sociale avec ses dispositions qui favoriseront la précarité les licenciements abusifs, le manque de contrôle, l’absence de syndicats… En fait, c’est un code qui touche à la liberté de syndicalisme et qui fragilise les droits des travailleurs », relèvent-ils. Donc, pour conclure, les cadres syndicaux du Sud de la wilaya de Tizi-Ouzou rejettent en bloc et refusent systématiquement l’abrogation de la dite ordonnance, en interpellant la centrale syndicale à défendre dignement les acquis sociaux des travailleurs et à s’inscrire dans le principe d’une centrale qui doit retrouver toute son énergie et sa valeur revendicative qui a été toujours l’essence même des positions percutantes et courageuses, tout en restant sur le chemin des frères Aïssat Idir et Abdelhak Benhamouda afin d’apporter des solutions à la hauteur des aspirations et des attentes destravailleurs.
Essaid Mouas
