L’appel du pied des sportifs

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Le CNLST (Centre national de loisirs et des sports de Tikjda) est un site climatique qui culmine à 1475m d’altitude, situé à 120 km d’Alger et à 32 km de Bouira.

C’est sans doute un endroit idéal pour la préparation des sportifs en altitude et le tourisme. Son altitude qui peut atteindre les 1 700m d’altitude par endroits, permet d’effectuer une bonne préparation physique en altitude dans un climat doux et un calme serein. Mais ce dernier manque d’infrastructures sportives pour qu’il soit un centre de préparation et de séjour «complet» qui n’a rien à envier à d’autres sites similaires, que ce soit en Tunisie, au Maroc, en Pologne, en France, ou autres lieux de préparations des clubs et sportifs d’élites. Lors de notre visite, nous y avons trouvé trois équipes de football, l’ASO Chlef, le MC Saida, l’US Biskra, ainsi que l’équipe nationale de demi-fond handisport, en stage de préparation en prévision des jeux paralympiques prévus du 07 au 18 septembre prochain, soit juste après les J.O. de Rio de Janeiro au Brésil. Tout le monde était émerveillé par la beauté des sites, le calme, les moyens de récupération et de détente ainsi que l’hospitalité du personnel du CNLST. Mais, c’est tout le monde qui a soulevé le manque d’un stade de football, d’une piste d’athlétisme aux normes olympiques et d’une salle OMS, des infrastructures indispensables pour effectuer une préparation complète. Ce sont les points soulevés par les entraîneurs des équipes suscitées et le sélectionneur national d’athlétisme handisport, rencontrés sur les lieux.

Ces derniers s’accordent à dire que le centre n’a rien à envier à ceux qu’on trouve en Tunisie, au Maroc, en Pologne ou ailleurs. L’entraîneur de l’US Biskra, Hadjar Chérif, dira à cet effet : «Tikjda est un bijou, que ce soit pour les sportifs ou pour les touristes. Il suffirait de quelques petits projets et tout le monde se bousculera vers cet endroit. Personne ne songera à aller effectuer une préparation en Tunisie ou ailleurs, si toutes les conditions étaient réunies ici à Tikjda. Il faut que l’Etat passe à l’action sans attendre». «Je lance un appel aux autorités pour réagir et terminer la réalisation des infrastructures sportives qui manquent au CNSLT pour en faire le lieu de préparation privilégié des clubs et autres sportifs», dira pour sa part l’entraîneur de l’ASO Chlef. Pour le sélectionneur national d’athlétisme handisport, Brahmi Mohamed, «On est habitués à venir à Tikjda, on y trouve tout, il n’y manque qu’une piste d’athlétisme très indispensable pour la préparation aux différentes compétitions.

Des athlètes français et d’autres tunisiens, à l’instar de la championne olympique des athlètes valides Ghribi Habiba, ont émis le vœu de venir à Tikjda pour effectuer leur préparation». Pareil pour Moussouni Fawzi qui dit qu’ «il faut que l’Etat agisse rapidement pour combler le manque d’infrastructures sportives pour faire du CNLS Tikjda un centre de préparation d’envergure mondiale. Il faut que l’Algérie compte ses propres centres de préparation». Ce n’est hélas pas un secret de polichinelle pour les pouvoirs publics, qui doivent passer à l’action sans trop tergiverser pour engager les travaux qui s’imposent afin que ce centre profite non seulement aux athlètes et équipes sportives d’élite mais aussi aux contribuables, puisque cela générera d’importantes entrées d’argent.

Il était une fois le stade d’Aswel

Doté d’un terrain de football, d’une piste d’athlétisme qui répond aux normes olympiques (huit couloirs, la piste réglementée à 400m, trois sautoirs, deux aires de lancer), le stade d’Aswel (ou Centre Sportif Olympique de Djurdjura), qui a coûté aux contribuables quelque trois milliards de centimes, a fait coulé beaucoup d’encre puisqu’il a fait objet d’une vive polémique entre les responsables du comité olympique algérien et le MJS. Le stade conçu pour la préparation des sportifs aux différentes compétitions est aujourd’hui carrément abandonné.

Tikjda, c’est aussi le tourisme de montagne

La région de Tikjda est aussi une destination privilégiée de nombreuses familles qui y séjournent en hiver, pour la neige intense, et en été pour s’offrir un temps d’évasion et de détente loin du bruit de la ville. D’ailleurs, nous y avons trouvé plusieurs familles originaires de différentes wilayas du pays qui y séjournent, ainsi que quatre touristes Croates en pleine randonnée en direction du sommet Thiguentourine. Cette région paradisiaque située en plein cœur du PND dispose d’énormes potentialités pour relancer le tourisme de montagne. Dans les années 1980, la région bondait de touristes émanant de l’Europe. Or, la décennie noire a fait de cette région appelée communément «havre de paix», une «zone interdite» du fait de la présence des hordes islamistes. Comme pour les sportifs, les visiteurs de Tikjda profitent des loisirs qu’offre le centre, comme les jeux du Billards, du baby-foot, de domino, en plus des scrabbles, du VTT, ainsi que les randonnées organisées pour la découverte des différents lieux, à l’instar du chalet du Kef, Tighzert, le pic Thachgagalt qui culmine à 2 167m, celui de Lalla Khedidja à 2 308m, le massif d’Akoukeur, le Lac Goulmim, etc. Là aussi, la réhabilitation des montées mécaniques et télésièges de la station climatique est une nécessité absolue. Construites en 1964, ces dernières relient le CNLST au chalet du Kef et pistes de Ski, la première est à l’arrêt depuis 1983, l’autres depuis 1993. D’anciens ministres de la jeunesse et des sports, à l’image de Guidoum, Djiar et Tahmi, avaient annoncé la relance du projet sans aller jusqu’au concret, notamment les remontées mécaniques qui pourront faire jonction entre Tikjda et Thala Guilef, un pont entre les deux versants du Djurdjura (Nord – Sud). M. Tahmi, avait même annoncé lors d’une visite à Tikjda en juillet 2014, il y a exactement deux années, que le projet «devrait voir le jour à l’orée de 2016». Malheureusement, force est de constater que rien n’a été fait au grand dam des sportifs et touristes.

A. M’hena.

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