“Nous ne savons faire que cela, mais nous le faisons bien”

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La Fête du bijou d’Ath Yenni, à son cinquième jour, suscite de plus en plus l’engouement et la curiosité des visiteurs qui affluent des différentes régions de Tizi-Ouzou et d’autres wilayas, malgré les températures qui avoisinent régulièrement les 36°.

Pour rappel, deux sites accueillent les exposants, le CEM affecté exclusivement au bijou kabyle et la Maison de jeunes qui accueille, en plus des bijoux kabyles et targuis, divers produits artisanaux tels la dinanderie, les robes kabyles, les huiles essentielles et savons bio et les bijoux de fantaisie. Les visiteurs se disent tous admiratifs de l’accueil et de la disponibilité des exposants qui connaissent tellement bien leur métier et n’hésitent pas à répondre à toutes les questions qu’on leur pose. Il va sans dire que depuis 20 ans, que la manifestation existe, bien des choses ont changé. Et ces dernières années, l’on déplore le fait que le volet publicité soit outrageusement négligé alors qu’il doit constituer un chapitre important de la préparation de l’événement. Il fallait en effet informer à temps le public de la date de la tenue de cette fête importante, qui, rappelons-le, s’est vue parfois réduire à un simple salon ou carrément annulée, faute d’avoir été préparée ou pour d’autres raisons logistiques ou financières.

Il y a aussi les prix de la matière première qui ont découragé certains artisans et les ont contraints à abandonner avec regret leur métier. Il y a aussi la difficulté que les artisans rencontrent pour écouler leurs produits, ce fut particulièrement le cas pendant la décennie noire. La matière première (argent et corail) a atteint de nos jours des prix inabordables et n’est souvent disponible que sur le marché parallèle. Et pour l’artisan qui refuse de céder à ce «chantage», c’est l’existence même du métier qui en est menacée.

Mais malgré tous ces aléas, de nobles artisans bijoutiers continuent vaillamment à préserver et développer leur art. Un des exposants bijoutiers nous dira : «Nous ne savons faire que cela, mais nous le faisons bien». La Fête du bijou d’Ath Yenni, qui a démarré jeudi dernier 28 juillet, bat son plein. Elle durera jusqu’au 5 de ce mois d’août.

Makhlouf Boughareb

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