Il y avait des va-et-vient incessants, hier après-midi, aux alentours de la morgue du CHU Mohamed Nedir de Tizi-Ouzou. Le mouvement avait commencé aux alentours de 13 heurs. Plusieurs gendarmes et policiers étaient postés devant l’entrée du service thanatologie (mortuaire) qui donne sur la grande rue de la ville côté sortie Est de la cité. Plusieurs véhicules banalisés des services de sécurité venaient s’y garer avant de repartir pour revenir quelques instants après. C’était clair, qu’il y avait quelque chose de particulier qui se passait. La présence du directeur-de-garde du CHU ainsi que du chef de service du SAMU rajoutait aux interrogations. Renseignement pris, il s’est avéré que c’étaient les restes de la petite Nihal gardés à ce niveau-là qui allaient être transférés sur Oran pour l’enterrement, comme souhaité par ses parents. On parlait sur place surtout des ossements de membres supérieurs, des morceaux de corps déchiqueté brûlés à l’acide très probablement, et des cheveux mélangés au foin du champ. Ces parties ont été ramenées au lendemain de la découverte de la partie du crâne, acheminée en premier au niveau du CHU de Tizi-Ouzou. Le chargement de la dépouille a toutefois pris du temps, près de deux heures. Les gendarmes et les policiers semblaient en plein dans les procédures qui ne cessaient de s’allonger. Finalement, il s’est avéré qu’une autre dépouille allait être acheminée sur l’ouest du pays. Il s’agissait selon des indiscrétions du militaire évacué en urgence lors d’un accident de circulation en fin de semaine dernière. C’était lors d’un télescopage entre un motocycliste et un convoi militaire, enregistré vers minuit du côté de Sidi Naâmane. Les deux victimes, le motocycliste et le militaire, avaient été transférées dans un état critique en plein milieu de la nuit. Le militaire a donc fini par rendre l’âme. Hier donc, il semblerait que les services de sécurité chargés de transférer les deux dépouilles auraient opté pour un seul cortège sécurisé. A noter que la dépouille de Nihal devait être transférée dans une ambulance du SAMU du CHU de Tizi-Ouzou.
Le wali Brahim Merad en visite chez la famille Si Mohand, à Ouacif
Une délégation de la wilaya de Tizi-Ouzou, à sa tête le wali Brahim Merad, s’est rendue, hier matin, à Ath Ouacif, plus exactement au village d’Aït Abdelouahab, commune d’Aït Toudert, pour présenter ses condoléances à la famille de la petite Nihal Si Mohand. Pour rappel, la défunte avait disparu le 21 juillet dernier et sa mort tragique a été annoncée, dans l’après-midi de jeudi dernier, par le procureur près la cour de Ouacif lors d’une conférence de presse. Le wali de Tizi-Ouzou, Brahim Merad, a déclaré au micro de la radio locale qu’il était allé à Ouacif pour présenter ses «condoléances» à la famille de la défunte, au nom du Gouvernement algérien et au nom du ministre de l’Intérieur. Le wali a exprimé son «soutien et sa solidarité» et ceux du gouvernement à la famille de la victime en précisant que «Nihal est l’enfant de l’Algérie entière». Le wali a rappelé que l’Etat fait tout ce qui est en son pouvoir pour venir à bout de ce phénomène qu’est le kidnapping qu’il a qualifié d’«étranger à la société algérienne». Il a toutefois espéré que Nihal en sera la «dernière victime».
Kamela Haddoum