Les salles de fêtes affichent complet

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Il n’échappe à personne de remarquer chaque jour des cortèges nuptiaux traverser toutes les routes de la wilaya d’une part, et d’autre part, que chaque nuit, des fumigènes et des feux d’artifice éclairer le ciel. Le nombre de fêtes a entièrement augmenté ces dernières années. D’ailleurs, même les statistiques locales ont démontré que les mariages ont plus que quadruplé si on comparait leur nombre à celui de la décennie noire.  » Personne n’a besoin de chiffres. Il ne suffit que de compter le nombre de cortèges devant les salles de fêtes pour mesurer la cadence. Il y a quelques années, les fêtes n’avaient lieu que les week-ends. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, du samedi jusqu’au vendredi, c’est le même décor qui s’offre aux yeux », nous répondra un gardien de parking à Boghni. En effet, dans cette ville, nous avons compté pas moins de quatre salles de fêtes très équipées et prisées par tous. Ces espaces grand standing sont pris d’assaut chaque jour. D’ailleurs, les réservations se font parfois dès le mois de mars.  » Il y a un répit durant le mois de Ramadhan. Puis, c’est la reprise. Nous avons ouvert une liste et nous n’arrivons pas à satisfaire tout le monde », nous confiera une source proche de l’une de ces salles de fêtes. Effectivement, les retardataires devront se livrer à une véritable gymnastique pour dénicher un rendez-vous, parfois, pour quelques heures.  » Nous recevons des demandes de toutes les daïras environnantes. Il y a ceux qui viennent des Ouadhias, de Draâ El-Mizan, de Tizi-Gheniff, de Maâtkas… en fait, de partout. Nous avons triplé notre effectif, en vain », ajoutera notre deuxième source. Il est à remarquer qu’en dépit des prix appliqués par les gérants de ces lieux (pas moins d’une quarantaine de millions de centimes), les demandeurs ne diminuent pas. Contrairement au passé faire la fête dans une salle est devenue une mode.  » Il faut être à l’air du temps. Si vous faites les calculs, vous gagnerez dans l’affaire. Et puis, tout ce vous allez dépenser comme frais n’est pas aussi perdu. En plus de la qualité des repas offerts aux convives, il y a aussi le confort. Vous aurez moins de cassements de tête. Avec les temps qui courent, généralement, durant les fêtes familiales, de nombreux cas d’intoxication alimentaire sont signalés ici et là. Dans ces salles de fêtes, le suivi des cuisiniers est strict. Les patrons ne lésinent pas sur les moyens à mettre pour veiller notamment à l’hygiène », estimera le père d’un marié accosté devant l’une de ces salles de fêtes. Dans cet ordre d’idées, disons que ces derniers temps, à l’exception dans les villages, les citadins recourent à ces endroits plus sûrs et plus confortables.  » Est-ce que vous pouvez réellement accueillir deux cents à trois cents personnes dans un F3? Je préfère mettre une dizaine de millions de plus en louant une salle des fêtes que faire souffrir toute la famille et les invités », nous dira ce résident d’un immeuble à la cité EPLF de Draâ El-Mizan.  » Une fois la fête terminée, vous n’allez rien ranger. Tout est resté en place. Vraiment, c’est la meilleure solution », conclura cet intervenant. Par contre, l’ancienne génération voit que cette manière de faire est une atteinte aux traditions et aux coutumes de notre société. Y aura-t-il alors des associations ou des comités qui se pencheraient sur cette question en vue de protéger la perte de cette tradition ancestrale?

Amar Ouramdane

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