Le maire d’Ath Yenni, M. Deghoul Smail, élu FFS, nous parle dans cet entretien des projets réalisés durant son mandat, de ceux en cours de réalisation et d’autres en cours d’étude.
La Dépêche de Kabylie : On ne peut pas commencer sans évoquer la 13ème édition de la Fête du bijou, avez-vous déjà un bilan ?
M. Deghoul Smail : La préparation de cette 13ème édition s’est faite dans des conditions difficiles. La conjoncture actuelle, faite d’austérité et de crise financière, a lourdement pesé sur la balance. Pour nous, il s’agit d’un défi à relever malgré le manque de moyens financiers. Il fallait, coûte que coûte, organiser cette fête pour dire que le bijou est et restera à Ath Yenni. Il y a aussi d’autres difficultés qui concernent les artisans bijoutiers, à savoir le manque de la matière première. Les artisans n’ont pas eu leur quota depuis 10 mois alors que cette marchandise se trouve sur le marché noir à des prix exagérés. Avec toutes ses difficultés, la fête s’est quand-même déroulée dans de bonnes conditions et sans le moindre incident. 93 artisans bijoutiers ont participé à cette édition et 23 autres de différentes activités artisanales. Nous avons aussi enregistré la participation de huit wilayas.
Pourtant, il y a beaucoup d’artisans mécontents…
Pour notre part, nous avons pleinement réussi l’organisation. Nous avons mis tous les moyens et on a créé un espace adéquat, le reste ce n’est pas de notre ressort. Si les artisans se sont plaints parce qu’ils n’ont pas assez vendu, c’est peut être dû à la conjoncture difficile de la population et puis à la baisse du nombre de visiteurs en rapport avec les éditions précédentes. La période a été marquée par l’organisation de la 2ème session du BAC, la canicule et la disparition de la petite Nihal Si Mohand. Ce sont là peut être, des paramètres qui ont fait que les affaires étaient moins importantes.
Revenons à votre commune, qu’en est-il des différents réseaux d’alimentation des foyers ?
Je commencerai par le gaz naturel. Sur les huit (8) villages de notre municipalité deux (2) sont déjà totalement alimentés en gaz. Dans trois autres villages, les travaux sont en cours et les mises en gaz se font progressivement. Les trois autres villages restants, leur raccordement est en train de se poursuivre. Nous espérons que tous les villages soient couverts avant l’hiver prochain. Au sujet de l’électricité notre réseau est bon car dans chaque village, il y a un poste maçonné. Les nouvelles habitations sont prises en charge progressivement selon les quotas qui nous sont alloués dans le cadre de l’électrification rurale. S’agissant de l’eau potable, les perturbations sont récurrentes. Nous comptons trois forages qui desservent notre commune mais les conduites sont vétustes et éclatent à chaque fois, ce qui est à l’origine de la perturbation dans la distribution. La lenteur dans la réparation des fuites complique davantage la situation. L’ADE ne se contente que de ramasser de l’argent, il faut renforcer l’agence locale en moyens matériel et humain.
Et en ce qui concerne le réseau d’assainissement et l’état des routes ?
Concernant l’assainissement, je peux vous dire que tous les villages sont couverts. Toutefois, les eaux usées se déversent dans les oueds avec toutes les conséquences que cela engendre sur la nature et le barrage de Taksebt. Il nous faut un plan pour collecter ces eaux usées et réaliser quelques bassins de décantation et quelques stations d’épuration ou à défaut, réaliser au moins une station d’épuration à Takhoukht, qui concernera plusieurs communes en vue au moins de protéger le barrage de Taksebt. Pour ce qui est de l’état du réseau routier, il est satisfaisant dans l’ensemble. Il reste encore deux chemins à bitumer, à savoir le chemin des 100 logements vers Ath Sidi Abed et celui d’Ath Lahcen vers la RN30. L’entreprise est, d’ailleurs, retenue et elle interviendra incessamment. Les chemins vicinaux sont mis à mal par les entreprises du gaz mais une fois les travaux achevés, il sera question de la remise en l’état qui sera assurée par les entreprises intervenantes comme stipulé dans le cahier des charges.
Le logement, l’habitat rural et la santé publique, êtes-vous satisfait de l’état où en sont les choses ?
La question du logement est compliquée, puisque nous n’avons pas de foncier. Nous avons pourtant un projet de 50 logements mais l’assiette de terrain ciblé ne répond pas aux normes après les études du sol. À présent, nous prospectons d’autres assiettes. Dans le cadre de l’habitat rural, nous n’avons pas de pression puisque les quotas qui nous sont attribués répondent largement à la demande exprimée. Pour le moment, nous ne comptons que quelques dossiers en instance qui seront pris en charge dès le prochain quota. Le secteur de la santé publique est en deçà des attentes de la population locale. Nous n’avons qu’une seule polyclinique et trois dispensaires. Les moyens humains et matériels sont insuffisants pour assurer une bonne prise en charge des patients. La direction concernée est appelée à faire le nécessaire pour donner plus de performance aux structures sanitaires existantes.
Revenons au secteur de la jeunesse et du sport…
Hélas, le secteur du sport est le parent pauvre de notre commune, car nous ne disposons d’aucun stade, d’aucune aire de jeux et d’aucune salle de sport. Toutefois, après la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, un projet d’une salle de sport nous a été accordé. Nous attendons la décision pour l’entame des travaux. Le mouvement associatif et culturel est par contre plus dynamique, puisque dans chaque village nous comptons un foyer de jeunes. Six associations culturelles et une autre de solidarité animent la scène culturelle et sociale. Nous ne pouvons que les saluer puisqu’elles font du bon travail.
Vous avez sans doute des projets qui vous tiennent à cœur ?
Oui bien sûr et nous ferons de notre mieux pour les lancer. Il s’agit d’un projet de parc communal avec charpente métallique, d’une unité de la Protection civile, d’une annexe de la maison de la culture, d’un musée du bijou et de la maison de l’artisanat, sans oublier le stade communal et la polyclinique. Ce sont là des projets en étude que nous tacherons de décrocher. Ce n’est pas facile avec la crise économique mais nous focaliserons nos efforts.
Pour terminer, allez-vous postuler pour un nouveau mandat ?
Il est trop tôt pour répondre à votre question. Il nous faut d’abord présenter notre bilan et si la population est satisfaite, pourquoi pas ? De toutes les manières, nous restons aussi disponibles et à l’écoute de la population comme au premier jour. Nous sommes toujours déterminés et engagés à travailler dans l’intérêt des citoyens et de toute notre commune. Et merci à votre quotidien pour le travail de proximité qu’il effectue quotidiennement.
Entretien réalisé par Hocine Taib

