Mécontentement chez les exposants

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Aux anciennes galeries algériennes où se déroule depuis le 24 juillet la foire des produits artisanaux, l’ambiance est bien terne.

La vingtaine d’exposants incombent la responsabilité à la direction de la chambre de l’artisanat qui a failli dans l’organisation En effet, ils lui reprochent, de ne pas avoir fait assez de publicité autour de cet événement. Mais ce n’est pas le seul reproche. Si cette manifestation artisanale passe inaperçue faute de communications, il y a aussi lieu de noter que le mécontentement est général chez les exposants qui trouvent que le loyer des stands fixé à 1 million de centimes est exorbitant.

Contacté par nos soins, un des responsables de la chambre a réfuté ces accusations en assurant que même fixé à 1 million de centimes, le loyer reste symbolique aux regards des charges auxquelles la direction fait face. Parmi ces charges, on peut citer : l’électricité le gaz, le nettoyage et le gardiennage… Ce qu’il convient de signaler, c’est que lors de notre passage en ces lieux, nous avons pu constater l’absence de visiteurs. On ne se bouscule pas au portillon de ces anciennes galeries algériennes. Déjà on apprend que certains artisans auraient plié bagages, découragés par la très faible affluence. On comprend aisément le sentiment de découragement qui commence à gagner l’ensemble des exposants lorsqu’on constate le peu d’engouement du public.

Fatma, la potière d’Ain el Aloui, qui arrive difficilement à écouler ses produits, juge, elle aussi, que le loyer est hors de sa portée. Que lui rapporteraient ses pots et ses tadjines en argile ? Sa seule satisfaction, dit-elle, est ce four qu’elle vient d’acquérir et qui va lui faciliter grandement la tâche. Le même problème se posera également pour Khadîdja de Bouira si ses gâteaux n’arrivent pas à se vendre. La brave Khaoula de Bechloul, qui met en vente ses bijoux d’Ath Yenni, n’est pas plus rassurée même si elle garde confiance en la qualité de ses produits dont la réputation déborde largement les limites de la wilaya.

Kamal émettait les mêmes critiques à l’égard de la chambre en pointant du doigt la mauvaise organisation. «Depuis longtemps, les galeries ne rapportent rien et maintenant qu’on organise cette foire, on est pénalisé par un loyer excessif.», s’exaspère-t-il. Pour répondre au responsable de la chambre de l’artisanat qui accuse certains artisans, dont particulièrement les bijoutiers, de commercer des produits importés, il affirme que c’est combler un manque à gagner. Pour Nabil, la direction de la chambre devrait tenir compte de ce climat marqué par la mévente en revoyant le loyer à la baisse.

Il ressort de notre entretien avec beaucoup d’exposants que cette foire qui est bien entamée n’a pas été et ne sera certainement pas une réussite. Privée de supports publicitaires, elle n’aura pas drainé les foules habituelles. Il est vrai que nous avons pu voir de beaux produits dans les stands que nous avons visités, à l’image des habits traditionnels et modernes de la couturière Leila ou bien encore ces variétés de miel exposées par les apiculteurs Youcef et Zireg.

Cependant, ce savoir-faire et ce génie artisanal, présents et éclatés de façon admirable à travers cette exposition, auraient pu marquer les esprits si cette foire avait bénéficié d’une meilleure organisation et d’une publicité. Souhaitons que la chambre puisse tirer la leçon de cette expérience de cette organisation que l’on peut, hélas, qualifier de décevante.

Aziz.B

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