Les raisons du dérèglement des cours de la volaille

Partager

La chute des prix du poulet de chaire a commencé dès le début de l’année pour toucher le fond entre les mois de mai et août et ce pour plusieurs raisons. D’abord du fait de l’apparition d’une maladie, la NEWCASTLE, au nord de la wilaya dans les daïras de Ain Bessem et Lakhdaria semant la psychose parmi les aviculteurs du reste de la wilaya. Ces derniers ont carrément bradé leur production pour réduire les pertes au point de voir le poulet sur pied cédé à 100 DA le kg. La majorité d’entre eux ont cessé toute activité du fait d’avoir travaillé à perte durant le premier semestre et ont évité de renouveler leurs poulaillers après avoir liquidé les premières séries attendant de mieux voir concernant cette maladie. La raison suivante est la flambée des aliments en totalité importés tels que le maïs, le soja et l’orge cédés a 5000 DA le quintal. Une contrainte qu’on aurait pu éviter si les importantes surfaces agricoles hautement fertiles avaient été cultivées à l’image des exploitations agricoles de M’chedallah laissées pour la plupart en jachère. A cela s’ajoute la facture et la cherté des soins et enfin le manque flagrant de suivi et l’absence d’un système fiable de régulation de cette filière soumise aux caprices d’un marché débridé et de la règle de l’offre et la demande. L’absence de l’État a porté un coup sérieux à ce créneau de l’agriculture à l’image de la qualité du poussin acquis sans garantie qui serait à l’origine d’une hausse de la mortalité. Cette faible croissance, selon plusieurs aviculteurs, est aggravée par le marché informel qui impose une concurrence déloyale. Le tout est couronné par le manque d’organisation de la part de ceux qui interviennent dans cette filière et qui n’ont ni syndicat, ni une quelconque association pour défendre leurs droits, ce qui achève de mettre à genoux les aviculteurs professionnels qui commencent à mettre la clef sous le paillasson. Mais voilà que dès le début du mois d’août, les prix de la volaille ont entamé une hausse aussi subite que vertigineuse pour atteindre à l’heure actuelle les 400 DA le kg du poulet sur pied. Un phénomène dû à une baisse drastique de la production. Notons enfin qu’une autre maladie, la bronchite infectieuse aviaire, est suspectée dans les deux daïras précitées qui sont les deux principales régions de la wilaya où cette activité a connu son plein essor durant ces dix dernières années. Une maladie qui a mis de nouveau en état d’alerte les services de l’agriculture depuis une semaine. Un fait nouveau qui est loin d’encourager les aviculteurs à reprendre du service et qui risque d’aggraver la pénurie.

Oulaid Soualah

Partager