La figue fraîche se fait rare sur les marchés

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La figue fraîche, ce fruit roi de l’été, se fait, depuis quelques années, très rare dans la capitale des Hammadites.

Comme elle est pratiquement absente dans les marchés et magasins de fruits et légumes, elle se manifeste à des prix exorbitants sur les routes à grande circulation, surtout sur celles qui mènent aux plages. En effet, sur la RN9 qui longe les plages de la cote Est béjaouie ou sur la RN24 qui dessert entre autres les plages Boulimat et Oued Dass, elle est proposée à profusion dans des paniers en roseaux ou dans des sachets en nylon entre 450 et 600 DA le kilo, selon la fraicheur et la qualité du produit. Ces grandes quantités de figues proviennent, selon les dires de certains de ces vendeurs occasionnels, de la wilaya de Bouira, où des fellahs ont procédé il y a quelques années, à la plantation de grandes surfaces de pieds de figuiers. Ce n’est malheureusement pas le cas à Béjaïa où l’on s’est surtout tourné vers la plantation d’oliviers. Les figueraies de Béjaïa se trouvent surtout du côté de Béni-Maouche et de Beni-Djellil et les fellahs de ces contrées préfèrent plutôt sécher leurs figues et attendre l’hiver pour les vendre en boites, que de les vendre fraiches. Et depuis la labellisation de leurs produits par une commission européenne pour les exporter, leurs prétentions aux gains ont augmenté en conséquence, ce qui raréfie davantage la figue fraiche sur les marchés de la ville de Béjaïa. Pourtant, il n’y a pas très longtemps, la figue fraiche, le mois d’août arrivé envahissait littéralement tous les marchés de la ville et se vendait pour un prix presque symbolique. Tôt le matin, elle arrivait de l’arrière pays, toute fraiche, dans des paniers en osier, en roseau ou même en férule pour que les fruits ne s’écrasent pas sous leur propre poids. Et souvent, certains clients méticuleux préfèrent acheter le fruit et le panier avec, pour ne pas qu’il s’abime en cours de route. Dans les villages, à l’époque où les figuiers étaient encore debout dans les champs, les figues ne se vendaient pas. Les propriétaires des figueraies se faisaient un point d’honneur d’offrir gracieusement des figues aux passants et aux voisins. De retour à la maison, les gens s’invitaient mutuellement à la dégustation des figues, surtout en début de matinée. D’après les révélations d’un connaisseur, les figues ne donnent toute leur saveur que quand elles sont mûres à point, cueillies à la rosée du matin et consommées au pied même de l’arbre.

B. Mouhoub

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