Les parents appréhendent la rentrée

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Chaque année, fournitures scolaires et vêtements de la rentrée saignent à blanc les parents qui ne savent plus où donner de la tête devant la flambée des prix tous azimuts, en sus, les exigences de l’école et de leurs enfants montent crescendo.

Pour les parents, ce n’est pas une partie de plaisir avec les dépenses faramineuses qui leur donnent déjà le vertige. Sauf pour certains chanceux qui ont eu l’occasion de s’approvisionner en fournitures scolaires à la fin de l’année dernière, puisque quelques établissements ont eu la présence d’esprit de communiquer les listes des fournitures scolaires avec le dernier bulletin. Après avoir été usés par de grosses dépenses au mois de Ramadhan puis celles de l’Aïd, les pères de famille doivent encore faire face aux dépenses faramineuses de la rentrée scolaire. Les habits, les fournitures scolaires, les livres, l’argent du déjeuner et du transport pour certains sont autant de frais auxquels ils doivent faire impérativement face.

Ceci sans évoquer les dépenses de «l’Aid Tamokrant», dont le mouton sera certainement plus cher que l’année précédente en raison de sa rareté sur le marché ce qui va encourager les maquignons à imposer leur loi. Les fêtes qui se succèdent, marquées par l’inflation qui s’est installée confortablement depuis le mois de juin et ce jusqu’à octobre, provoquent une véritable saignée pour les parents, dont beaucoup d’entre eux n’arrivent plus à joindre les deux bouts en fin de mois, notamment les petites bourses. Les ménages devront donc gérer tant bien que mal, les dépenses pour l’achat de vêtements neufs et fournitures scolaires. Pour cela, ils doivent puiser dans leurs économies, si économie il y a, tout en pensant à l’Aïd El-Adha qui pointe à l’horizon. À Akbou, comme dans le reste des villes de la wilaya de Bgayet, les magasins d’articles scolaires et du prêt-à-porter pour enfants sont bondés de monde. C’est la ruée des grands jours avant la rentrée scolaire prévue dans deux semaines. Entre les produits locaux et ceux de l’importation, la tâche n’est pas facile pour les familles à petit ou moyen revenus qui doivent calculer le moindre sou, des vêtements jusqu’aux fournitures scolaires.

Le trousseau scolaire de plus en plus cher

En grosso modo, tous les articles scolaires connaissent une flambée sans précédent, à en juger les prix qu’affichent les libraires. Ça donne le tournis rien que de voir les prix des articles afférents à la rentrée scolaire. Des achats incontournables pour des parents astreints d’y faire avec. Une petite virée chez les libraires nous renseigne davantage sur la frustration des parents quant aux achats qu’ils doivent faire à chaque rentrée scolaire. Un embarras du choix s’offre à eux, des cartables déclinés sous différents modèles et différentes dimensions, des cahiers et stylos, trousses et tout le tintouin. Les parents semblent être unanimes à l’idée que chaque rentrée scolaire est synonyme de dépenses qui, d’année en année, s’alourdissent en raison des prix prohibitifs des articles scolaires. Et comme si l’intrication du budget alloué à la scolarité ne suffisait pas, les parents se trouvent en face d’autres achats impératifs, tels que les blouses bleues pour les garçons et roses pour les filles. Un enfant au primaire peut coûter aux parents entre 3 000 et 3 500 DA en fournitures scolaires, sans compter les vêtements. En effet, le prix du tablier avoisine les 800 DA, le cartable ou le sac à dos peut atteindre 1200 DA, sans oublier les gros cahiers qui coûtent entre 70 DA au marché parallèle et 110 chez le libraire. Il y a aussi les stylos à 10 DA, les trousses à 80 DA, les crayons de couleur, les jetons, les bûchettes … À ces prix, la facture est à coup sûr salée. Ainsi, un simple calcul laisse apparaître qu’un enfant scolarisé et dont l’âge varie entre 6 et 12 ans, peut coûter facilement entre 8 000 à 10 000 DA. C’est dire l’état de frustration des parents dès l’arrivée de chaque rentrée des classes. «Nous sommes coincés entre le marteau et l’enclume. Les fournitures scolaires d’un côté et les exigences de nos bambins d’un autre côté», nous avoue, dépité Dda Tahar, père de six enfants. Avec toutes les déconvenues que subissent les parents, les enfants ne sont pas épargnés eux aussi, la lourdeur du cartable n’étant pas des moindres. Des bambins astreints de porter des cartables de plus en plus pondéreux, dont leur état de santé est sérieusement menacé. Les enfants scolarisés à la campagne sont eux qui en souffrent le plus, car contraints de parcourir des kilomètres pour rejoindre les bancs de classes. Ce chapelet de dépenses constitue une véritable hémorragie pour les parents pour qui l’éducation des enfants passe avant toute autre chose, mais qui doivent nourrir leurs familles à longueur d’année sans jamais pouvoir arrondir leurs fins de mois. «Je n’ai jamais pu terminer le mois sans m’endetter. Je suis souvent à découvert», nous dit M’hand, agent polyvalent de son état. Cela renseigne sur le désarroi des foyers qui souffrent pour joindre les deux bouts.

Bachir Djaider

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