«On n’est jamais si bien servi que par soi-même» dit le proverbe. En tout cas, cette citation semble être un leitmotiv chez les habitants du village d’Ivahlal dans la commune d’Aghbalou, situé à une soixantaine de kms à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Bouira. Cette localité perchée à 1000 mètres d’altitude et habitée par environ 6000 habitants, est assujettie à un sous-développement qui ne dit pas son nom. Les insuffisances dans presque tous les volets sont multiples, ce qui rend la vie de tous les jours dure à supporter pour les villageois. Malgré les innombrables requêtes adressées aux pouvoirs publics concernant plusieurs points, celles-ci sont restées malheureusement lettres mortes, étant donné que le cadre de vie dans ce village continue de se dégrader. Le silence opposé aux villageois de la part des collectivités a fini par altérer la confiance entre l’administration et les administrés, lesquels, ne voyant rien de substantiel venir, ont décidé de prendre le taureau par les cornes au lieu d’attendre d’hypothétiques réponses, traduites par des projets concrets sur le terrain. Les habitants de ce village, dans un élan de fraternité et de solidarité ont institué un « système » de cotisations, et ce, dans l’optique de prendre en charge par eux-mêmes les problèmes de la cité. En effet, cette pratique d’économie sociale a toujours porté ses fruits, étant donné que le comité du village veille toujours au grain, en appelant, à chaque fois qu’il est nécessaire, les villageois à cotiser par foyer pour les différentes opérations de volontariat à effectuer, et ce, que ce soit des travaux d’aménagement: désherbage, nettoyage des routes et des cimetières, bétonnage des ruelles, ramassage des remblais et des gravats, construction de parapets, etc. Les cotisations versées par tous les foyers servent toujours à couvrir les charges et à l’achat par exemple des matériaux de construction et des outils de travail, à la location d’engins,…Comme dans une ruche d’abeilles, tout le village s’y met pour réussir, à chaque fois, les travaux d’utilité publique et ce pour le bien du village et des villageois eux-mêmes.
Y. Samir