La rentrée universitaire est déjà là. L’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou attend quelque 60 000 étudiants, alors qu’elle accuse un gros déficit en termes de places pédagogiques et d’hébergement.
Des projets sont actuellement en cours. Il est question de 7 000 Places pédagogiques et de 5000 lits. Les prévisions des entreprises réalisatrices et de la direction des équipements publics qui promettaient la réception de ces projets à la mi-septembre ne semblent pas tenir la route. L’échéance risque d’être retardée, ce qui aurait une incidence négative sur la rentrée universitaire. En effet, les projets en cours à Tamda et à Rehahlia (Oued Aissi) ne sont pas encore prêts d’être livrés malgré les assurances théoriques des entrepreneurs et du directeur des équipements publics de la wilaya. «Les 4 300 places pédagogiques seront prêtes vers le 15 septembre», a annoncé le chef de chantier. Toutefois, il est constaté que les VRD sont toujours en cours de réalisation. L’assainissement risque fort de prendre un peu plus de temps que prévu et le gaz naturel est en voie d’achèvement. Quant à la peinture, l’éclairage et la bâche à eau de 200 m3, en aval de la cité ils sont tous en cours de réalisation. «Ils auraient dû la réaliser en amont pour éviter la consommation d’énergie électrique et l’utilisation des pompes», a fait remarquer un élu au sujet de la bâche. Pour ce qui est des 2 700 places pédagogiques restantes, «leur livraison interviendra vers la fin de l’année», a précisé le DEP. Questionné sur les orientations du ministre au sujet de la fibre optique et de la climatisation, le responsable de l’entreprise répondra : «Cela n’est pas inclus dans notre contrat». Il est à signaler que le mobilier est disponible et que son installation a déjà commencé. Le directeur des équipements publics dira concernant la réception de ces 4 300 places pédagogiques : «Pour le 15 septembre, c’est pratiquement impossible. Nous tablons sur la fin du mois de septembre».
Pour une histoire de carreaux…
L’entreprise en charge de la pose des carreaux a quant à elle soulevé un problème : «Si nous voulons terminer vers la fin septembre, il faut intercéder au niveau de l’ENAVA pour qu’elle nous fournisse rapidement notre commande de carreaux bleus. Actuellement, le carreau bleu d’ENAVA (certifié ISO) est en rupture. L’administration et les élus doivent intervenir auprès de cette entreprise pour qu’elle nous livre cette matière le plus vite possible». Un autre entrepreneur soulèvera un autre problème de taille : «Nous avons déjà dépensé 35 millions de dinars et nous n’avons toujours pas vu la couleur de notre argent. Nous payons de nos poches. L’Etat doit nous payer». Un autre entrepreneur soulèvera le problème du plafonnement des engagements par le contrôle financier : «On a plafonné notre virement à 1,2 milliards au lieu de 3 milliards, cela risque de nous bloquer. Il faut intervenir auprès du CF pour revoir cette décision».
Le restaurant central pas encore livré
Le gros du travail au niveau du restaurant central d’une capacité de 800 places, qui servira environ 2 000 repas/jour, est en voie d’achèvement. Il y a encore certaines réserves à lever. Les équipements sont disponibles. Les deux équipes en charge de lever les réserves et d’installer le matériel des cuisines sont sur place et travaillent conjointement pour être au rendez-vous de la mi-septembre. Toutefois, les chambres froides sont toujours en attente de finition. Les travaux d’électricité et de gaz ne sont pas achevés. A la cité dite 2 000 lits, le constat n’est pas meilleur puisque les travaux ne sont toujours pas achevés. Il est exact que les blocs sont terminés, mais les travaux de VRD se poursuivent toujours et risquent de ne pas se terminer d’ici le 15 septembre. «Le chauffage central sera retardé», indiquera un responsable sur place. Rappelons que les blocs disposent de 125 chambres chacun pour un total de 250 places. Les douches sont réalisées uniquement au rez-de-chaussée pour éviter le problème des infiltrations à l’avenir. La réception va se faire vers la fin du mois de septembre», a déclaré le DEP. Concernant les 3000 lits restants, le chantier est pris en charge par une entreprise chinoise. Il s’agit en fait de deux cités de 1500 places chacune, avec deux restaurants d’une capacité de 500 places chacun. Là les travaux ont avancé et leur réception se fera vers le 15 octobre. Dans l’autre cité dite 100 lits, les travaux sont achevés. Les équipements et le mobilier sont disponibles et la date du 15 septembre sera sûrement respectée. Le point noir de ces chantiers est sans nul doute le chantier de Rehahlia, à Oued Aissi, où 2 500 lits sont en construction depuis de nombreuses années avec un délai de réalisation de 24 mois seulement. Mais voilà que des années après, le chantier accuse un immense retard.
Grève des travailleurs sur le chantier des 2 500 lits de Rehahlia
Sur place, une délégation de l’APW qui inspectait le chantier fut surprise quand un des responsables lui a annoncé : «Les travailleurs sont en grève. Ils n’ont pas été payés depuis plus de 3 mois». Rappelons que cette cité après plusieurs reports, devait être réceptionnée en décembre 2015. Aujourd’hui encore, elle est encore loin d’être achevée. Si quelques blocs sont en phase d’achèvement, le restaurant est seulement en phase de plancher. Pour ce qui est des blocs résidentiels, ils ne sont pas non plus achevés. Les travaux de peinture sont toujours en cours, l’appareillage électrique et sanitaire n’est pas encore installé et les travaux de VRD et les aménagements externes sont à la traîne. C’est dire que la réception de cette cité ne se fera vraisemblablement ni en septembre ni en octobre, en tous les cas pas ceux de cette année !
Compte rendu de Hocine T