Insalubrité et incivisme en ville

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Au sens propre comme au figuré on ne peut pas vraiment dire que Bouira est une ville qui resplendit par sa fraîcheur. Les services de la voierie, quotidiennement à pied d’œuvre très tôt, effectuent leurs rondes dans l’ensemble des quartiers du chef-lieu de wilaya, mais pour les passants qui empruntent les artères du centre ville, comme au niveau de la rue de France, un peu plus tard dans la matinée, l’hygiène laisse à désirer. Si l’ensemble des citoyens s’accorde à dire que l’APC est la seule responsable de ce manque d’hygiène, il faut souligner le manque de civisme de certains en sachant que la “récolt”e des ordures ménagères s’effectue tôt dans la matinée, mais non le lendemain à cause d’un week-end ou jours fériés. Pourquoi les gens s’entêtent-ils à sortir leurs poubelles le soir ? Le risque de voir ses poubelles éventrées par des chiens errants durant la nuit est assuré. C’est pour cela que la municipalité a installé des niches. Des bennes à ordures sont disposées un peu partout au quatre coin de la ville mais elles débordent parfois sans que les éboueurs ne mettent fin à ce triste spectacle. La gare routière de Bouira n’est pas en reste du spectacle désolant de ces niches pleines à craquer qui débordent de détritus et qui plus est dégagent une odeur nauséabonde. De plus ces bennes à ordures sont le lieu de prédilection et de rencontre de toutes sortes de chiens errants lesquels se disputent les maigres détritus pouvant servir de repas à la race canine. Au niveau de la cité Harkat, un peu plus loin que l’hôpital Mohamed Boudiaf, il faut d’ailleurs faire preuve d’un courage exemplaire pour se frayer un chemin à travers cette horde de clébards affamés. Dans différents endroits de la ville de Bouira, notamment en face du siège de la wilaya, des panneaux de sensibilisation ont été installés pour protéger la ville des détritus.  » Ne jetez pas vos ordures partout ! » est-il mentionné sur ces écriteaux avec un dessin montrant un bonhomme jetant des déchets dans une corbeille. On ne peut plus explicite pour sensibiliser les gens à garder la ville propre, mais un problème se pose, et pas des moindres. En effet, aucune corbeille n’est visible dans ces endroits et dans ce cas bien précis où et comment jeter les papiers de chewing-gum, mouchoirs en papiers et autres détritus ? Mystère ! Les autres grandes villes de l’intérieur du pays disposent et mettent à la disposition de leurs habitants de grandes poubelles en plastique de couleur verte.

A Bouira ville, chef-lieu de wilaya, seuls des fûts métalliques coupés en deux font office de réceptacle pour les ordures ménagères,comme on peut le constater au quartier des 1100 logements ou celui de la CADAT. Cependant, il n’y a pas uniquement en ville que la propreté laisse à désirer. Les zones rurales sont également touchées par l’insalubrité. Dans l’ensemble des communes de la wilaya, les camions de la voierie sont en mission dès l’aurore, mais dans certains hameaux reculés les éboueurs ne ramassent les ordures que deux fois par semaine. C’est le cas pour les habitations longeant la RN 15 où le C.W 10, dans la commune d’Aghbalou. Aux abords de certains grands axes routiers qui traversent la wilaya, comme la RN 05 où la RN 26, des champs et des terres agricoles en jachère servent de dépotoir et de décharge sauvages. Les fameux sachets en plastiques noirs ne sont plus les seuls incriminés car depuis l’interdiction de ces sachets, d’autres sachets sont venus enlaidir le paysage. Toutefois, cette pollution est désormais multicolore avec des sachets de couleur blancs, bleu, rouges, vert, gris…..Un phénomène qui est encore venu aggraver l’ampleur de la chose ces dernières années est la prolifération de canettes de bière ou de bouteilles de vin tout le long des routes et chemins. Ces emballages en verre ou en métal sont pourtant des matières recyclables mais ce secteur ne semble pas pour l’instant attirer grand monde. Une perte et un manque à gagner pour les municipalités qui se privent d’une certaine rente. Récolter les bouteilles de verre et canettes en métal pour ensuite les revendre au kilo est un projet assez facile pour les APC sans cesse déficitaires qui disposent de camions et de suffisamment de chômeurs. Mais là encore les esprits sont à recycler en premier lieu et surtout ceux des élus.

Hafidh.B

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