Le macaque berbère connu surtout sous le nom du singe magot a été aperçu dans plusieurs villages de Maatkas, sis pourtant à 30 kms du massif montagneux du Djurdjura, son territoire de prédilection. Ce serait la famine, dit-on, qui a poussé ces primates à faire des descentes vers les villages des communes limitrophes de la haute montagne. Ainsi, après son signalement dans la commune de Boghni où certaines cultures ont été chapardées notamment le melon et la pastèque, dans les villages de Maatkas, c’est plutôt les champs de figuiers qui ont été visités. La succulente figue de barbarie en abondance dans la région a également attiré cet animal assurément décidé à étendre son territoire. Des témoignages parvenus des villages Ait-Ahmed, Ighendoussen, Sidi Ali Moussa font état de leur ostensible effronterie, voir de leur agressivité. Le nombre n’est pas évidemment effarant, ils agissent souvent en solo et leurs descentes sont très furtives. Durant la période des grandes chaleurs, les singes magot connaissent la scission des groupes. L’alimentation se fait rare au Parc national du Djurdjura. Puis chaque clan délimite son territoire. Les exclus sont ainsi dans l’obligation d’aller s’établir dans des zones lointaines en solitaire très souvent. C’est ce qui est arrivé pour ceux aperçus dans la commune de Maatkas, à se fier à un étudiant en zoologie. En tout état de cause, beaucoup de villageois ont trouvé un malin plaisir à les apercevoir et à les contempler pour la première fois de leur vie. A signaler enfin que cette espèce est protégée, gare donc à ceux qui «s’amuseraient» à la chasser sous risque de poursuites judiciaires.
C.A