Le tourisme en Kabylie, ce qui bloque !

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Par : S. Ait Hamouda

Le tourisme dans la wilaya de Tizi Ouzou permet d’espérer, à voir les chiffres. Mais que disent-ils en réalité ? Que les Algériens planifient pour leurs vacances et se refusent à se terrer dans leurs quartiers ou leurs villages, qu’ils se sacrifient pour offrir à leur progéniture des moments d’évasion pour leur faire découvrir les beautés de notre beau pays. Il est bon de souligner que nos plages et montagnes ont été envahies par une foule d’estivants qui ont choisi les forêts, les montagnes et les plages de Kabylie. Si près de 11 millions d’estivants et quelque 1280 touristes étrangers ont choisi nos charmantes contrées, c’est que l’Algérie reste bien un pays à découvrir ou à redécouvrir. Cependant, lorsqu’on n’est pas outillé à cet égard en termes d’accueil, de services et de prestations, on peut tout faire dire aux chiffres : du bien, du bon, du moins bon, du mal et de l’aigre-doux. Mais quelle culture du tourisme dont peut-on se targuer détenir ? Hélas ! Aucun effort de mettre à l’aise le touriste étranger n’est consenti. L’Algérie n’est point un pays touristique qui pourtant recèle de magnifiques sites enchanteurs. Victime sans doute de sa rente pétrolière ou de non visions stratégiques. On appelle touriste tout étranger qui se profile dans notre territoire, par inadvertance ou sans faire attention, avec la ferme intention de le découvrir dans ces intimes secrets. Toutefois, qu’a-t-on fait pour l’inciter à découvrir, toute cette richesse en monuments ou sites féériques, archéologiques&hellip,; dans l’immensité de notre pays, où dans notre charmante région ? Très peu en tous les cas ! Que l’on tire gloriole, que l’on pavoise ou que l’on se prenne pour le nombril du monde, une chose est certaine, il ne saurait y avoir de tourisme sans une volonté politique affirmée, sans un cahier des charges élaboré à long, à moyen et à court terme, sans un sens élevé du pays et de ce qui le compose. Cela dit, lancer le tourisme ce n’est évidemment pas en construisant, à bourse délié des hôtels, des palaces, et autres palais étoilés à plus de quatre étoiles, mais avant tout en structurant la mentalité touristique, en rationalisant le produit, en mettant en valeur le patrimoine, l’artisanat et les arts culinaires locaux. Revenons aux chiffres s’ils veulent estimer, quantifier ou estimer le nombre d’étrangers qui optent pour la destination Algérie, afin de se reposer, de se détendre, de se prélasser et de visiter notre région, ils sont, tout simplement insignifiants, vu l’importance historique, patrimoniale, faunique, florales et la beauté qu’elle soit climatique ou balnéaire. Cela écrit, nous ne pouvons parler objectivement de tourisme sans touristes. Nous ne pouvons pas dire que le pays regorge de ces gens qui veulent bien le visiter sans la moindre raison, mais seulement parce qu’ils l’aiment. Mais qui a dit que l’Algérie n’est pas un pays touristique, elle l’est sans conteste plutôt deux fois qu’une, elle l’est encore plus que nos voisins la Tunisie ou le Maroc. Cependant, ce qui nous fait défaut c’est que nous invitons mal et nous accueillons mal nos hôtes.

S.A.H

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