Un terroriste se rend après 23 ans au macquis

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La forte pression militaire qui s’exerce sur les maquis de l’ex-gspc de Chefka, à Jijel, a contraint un sanguinaire à se livrer aux autorités, avant-hier mardi. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une repentance de ce dernier, mûrement décidée, dans le cadre de la politique de réconciliation nationale, mais plutôt de sa capitulation, preuve de la supériorité de l’armée. Dénommé G. Mohamed Said, alias Saad, âgé d’une cinquantaine d’années, ce sanguinaire, pressentant sa neutralisation, a donc opté pour la reddition, avec armes et bagages. Il s’était, a-t-on rappelé accroché avec des soldats de l’ANP, le 30 juin dernier, dans la même contrée où sa femme et son bébé ont été touchés par les tirs des militaires et où ses trois filles ont été arrêtées. N’ayant pu échapper aux services de sécurité qui le traquaient sans relâche, cet ancien élément du GIA, ayant basculé dans l’islamisme armé en 1993, finira ainsi par se rendre et remettre aux autorités militaires un pistolet mitrailleur de type Kalachinkov et une quantité de munitions. Évoquant l’itinéraire de ce sanguinaire, militant de l’ex-FIS, dans cette région, des sources sécuritaires ont tenu à expliquer qu’il s’était pratiquement retrouvé ces derniers mois, avec un nombre restreint de résidus des seriates islamistes, contraints à se disperser et à agir en électrons libres,dans l’espoir d’échapper aux forces de sécurité. Les éventuels aveux de ce terroriste pourraient permettre de nettoyer définitivement cette ancienne base du terrorisme. Mettant en valeur l’ardeur et l’abnégation constante des forces combinées de sécurité un communiqué du ministère de la Défense nationale a confirmé l’information susmentionnée : «Dans le cadre de la lutte antiterroriste et grâce aux efforts de l’armée nationale populaire et ses services de sécurité le terroriste G. Mohamed Said, dit Saad, s’est rendu aujourd’hui (mardi NDLR) 6 septembre aux autorités sécuritaires de Chefka au secteur opérationnel de Jijel (5e RM), en possession d’un pistolet mitrailleur de type Kalachinkov et d-une quantité de munitions .. Le dit terroriste qui avait rallié les groupes criminels en 1993, s’est accroché avec un détachement de l’armée nationale populaire, le 30 juin 2016 où sa femme et son bébé ont été touchés et ses trois filles arrêtées». Peaufinant sa stratégie, grâce aux informations précieuses de ses brigades spéciales de sécurité et des ses agents de liaison, l’armé poursuit la traque des terroristes particulièrement en haute Kabylie. Dans les maquis du Nord-est de Tizi-Ouzou, près d’Azeffoun, pas moins de quatre bombes de fabrication artisanale ont été désamorcées, lundi dernier. Mais certaines sources ont laissé entendre qu’un officier aurait été mortellement blessé à la suite de l’explosion d’un engin meurtrier, lors de la même opération. Ne lâchant aucune prise pour autant, les détachements locaux de l’ANP semblent déterminés à non seulement, empêcher les anciennes sériates de racketter les villageois, pour les priver du renflouement de leur trésor de guerre, mais surtout d’avoir à l’usure leurs résidus, morts ou vifs. C’est la continuation de l’œuvre spectaculaire accomplie au printemps dernier en Kabylie et d’autres coins du centre du pays, avec un bilan de plus d’une centaine de terroristes neutralisés et la récupération de leurs importants arsenaux de guerre.

Salim Haddou

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