Depuis la fermeture de l’abattoir communal, les bouchers de la ville d’Ain El Hammam continuent de se plaindre des désagréments qu’ils doivent subir en allant tuer leurs bêtes en dehors du territoire de la commune. Ils se demandent comment arriver à satisfaire leur clientèle, durant ces jours précédant l’Aïd où la demande sur la viande, bovine particulièrement, est très accentuée. Comme à chaque fête, la consommation augmente, même chez ceux qui prévoient d’abattre des moutons. Les abattoirs d’Iferhounene, de Mekla ou de Tizi Ouzou, sur lesquels ils se sont rabattus cette année, affichent souvent complets. Il faut s’y présenter avant quatre heures du matin pour espérer rentrer vers onze heures à la boucherie. Ce qui n’est pas toujours aisé puisqu’il faut réquisitionner un camion frigo et une équipe d’abattage pendant une demi journée. «Nous sommes vraiment pénalisés et il nous arrive d’être en rupture de stock. On ne sait que faire durant ces jours de fête pour répondre à la demande de nos clients», nous confie un jeune boucher. Pour être certain d’avoir «sa part» de viande, le citoyen est contraint de s’approvisionner avant dimanche au risque de se retrouver à vadrouiller d’une ville à l’autre. Cette situation est vécue, selon des rumeurs, comme une porte ouverte aux abattages clandestins que certains seraient tentés de pratiquer faute de structure adéquate, dans la commune. D’ailleurs, personne ne peut contrôler ces camionnettes qui arrivent à tout moment, pour déposer des quartiers de viande dont seuls les services vétérinaires peuvent en déterminer l’origine. Par ailleurs, les dispositions prises pour le contrôle des moutons de l’Aïd ne peuvent être appliquées dans toute leur rigueur, pour répondre à la demande des citoyens qui voudraient consulter un vétérinaire. Faute d’abattoir, ils seront, nous dit-on, orientés vers la subdivision de l’agriculture où une permanence sera assurée le jour de l’Aïd. Cependant, la structure agricole, composée uniquement de bureaux, ne semble pas équipée pour une telle opération. Les kystes hydatiques ou autres maladies dont les bêtes seraient atteintes risquent de passer inaperçus au détriment de la santé de la population. Cette fois, l’absence de lieux d’abattage pourrait s’avérer une gêne pour les citoyens désireux de satisfaire au sacrifice. Même si on sait que les habitants des villages préfèrent procéder au sacrifice chez eux où les conditions d’hygiène sont assurées, certains locataires des immeubles de la ville, en revanche, qui aimeraient abattre leur mouton dans de bonnes conditions, n’auront d’autre choix que leur salle de bain ou les abords du bâtiment, pas toujours sains.
A.O.T.
