«S’ils nous ignorent nous ferons campagne contre eux»

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La rentrée politique s’annonce houleuse pour le plus vieux parti d’Algérie. Après les redresseurs menés par Abderrahmane Belayat et les 14 personnalités historiques de la guerre d’indépendance, soixante-trois autres personnes se sont jointes, jeudi dernier, à l’appel de la «délivrance du parti confisqué». Cette fois-ci, il s’agit de parlementaires et de membres du comité central, issu du 9ème congrès du parti, ainsi que de simples militants de monter au créneau. La crise, qui a entraîné une division au sein du plus vieux parti, perdure depuis 2013. Elle voit s’affronter le meneur de l’aile des redresseurs, celui qui réclame la légitimité de diriger le parti étant le plus âgé de son bureau politique comme la loi intérieure du parti l’indique, à savoir Abderrahmane Belayat, qui affirme que «depuis trois ans le parti est usurpé», et l’actuel premier secrétaire du parti, Amar Saâdani, et ses partisans. M. Belayat multiplie les sorties pour rassembler autour de lui la base du parti et ses cadres. «Notre action est légitime, nous avons avec nous la base et plus de la moitié des parlementaires, ainsi que des sénateurs et l’opinion publique. Nous avons tenu des réunions un peu partout», nous-a-t-il déclaré. Ce dernier a parlé «d’un manque de volonté politique» pour le règlement de ce problème car, selon lui, le problème est «facile à régler». A l’approche des échéances électorales, notamment les législatives de 2017, la situation s’annonce délicate pour le FLN. En effet, le meneur de l’aile de redressement a déclaré : «Si nous arrivons à régler le problème du parti, nous irons ensemble aux élections comme un parti uni». Dans le cas contraire, Belayat menace de combattre l’autre camp mené par Saâdani durant la compagne électorale : «Nous les combattrons durant la campagne électorale. S’ils veulent aller aux élections sans nous, nous présenterons nos propres candidats, car nous sommes le vrai FLN. J’ai la légitimité étant désigné par le comité central selon les lois intérieures du parti, ce qui n’est pas le cas de Saâdani et ses partisans qui ont usurpé le parti», nous a-t-il ajouté. Reste à savoir comment fera t-il pour trouver parrainage à ses listes à défaut de les presenter en indépendants, ce qui serait peu probable. «Le message est adressé au président du parti, M. Abdelaziz Bouteflika, et au gouvernement. S’ils veulent avoir un parti solide, ils n’ont qu’à régler le problème du FLN. Le président du parti est habilité à désigner un comité spécial pour le faire». Abderahmane Belayat a toutefois tenu à préciser que le président du parti, en l’occurrence M. Abdelaziz Bouteflika, ne soutenait pas Amar Saâdani et son camp : «M. Abdelaziz Bouteflika ne soutient pas Saâdani, il sait que nous avons la légitimité sinon il nous l’aurait dit».

Kamela Haddoum

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