Le raccordement au gaz de ville semblait être l'une des préoccupations majeures des autorités locales de la daïra de Chemini, si bien que plusieurs journées et réunions ont été consacrées à ce sujet, avec l’objectif d’alimenter en cette énergie toutes les localités. Toutefois, la réalité du terrain est toute autre.
Un retard considérable est constaté dans les travaux de raccordement au réseau de gaz naturel, dans toute la daïra de Chemini. D’ailleurs, la wilaya de Béjaïa toute entière est à la traîne en matière de taux de pénétration en gaz et en électricité. Elle occupe la dernière place à l’échelle nationale.
Après avoir tergiversé durant des mois, durant lesquels leurs personnels fut réduit à quelques ouvriers, les entreprises réalisatrices ont décidé de plier bagage pour ne plus revenir. «Cela fait plus de trois mois que les entreprises chargées des travaux ont quitté les lieux. Nous ignorons ce qui se trame», s’exclame un habitant. Et d’ajouter : «Nous étions satisfaits de voir les travaux enfin entamés, croyant naïvement que le froid et le calvaire des bonbonnes de gaz de butane n’allaient plus être qu’un mauvais souvenir. Hélas, notre joie fut de courte durée». En effet, en l’absence de toute politique d’information, les citoyens se posent de nombreuses questions sur le sort réservé à ce «projet du siècle».
Selon les informations que nous avons recueillies, lesdites entreprises n’ont à ce jour pas reçu leur argent, ce qui les a poussées à abandonner les chantiers. Il y a lieu de signaler que les travaux n’ont jamais atteint le rythme souhaité si bien que les différents chantiers n’ont pas connu de nette évolution. «Hiver comme été c’est le même nombre d’ouvriers qui s’échinaient à faire avancer les travaux qui s’éternisent», s’indigne un sexagénaire.
Les habitants de plusieurs villages de la daïra de Chemini menacent de monter au créneau pour dénoncer l’arrêt des travaux du projet tant espéré. «Les entreprises ont plié bagage sans que les autorités locales ne bougent le petit doigt. Nous voulons des responsables dignes de ce nom», peste un autre habitant.
Bachir Djaider

