Les agressions contre l’environnement ne cessent visiblement pas d’aller crescendo, et ce à travers les quatre coins de la Kabylie. En effet, on aura tous vu des décharges archaïques pousser ça et là à travers des champs, des pistes et autres coins, mais le plus frappant comme illustration de ces atteintes à Dame Nature, c’est quand on aperçoit un dépotoir qui s’étale sur la chaussée d’un chemin de wilaya, et ce, sur plusieurs kilomètres, hélas.C’est précisément le cas du tronçon du CW 147 reliant les communes de Souk el Ténine et Mechtras dit «Ighil Oumencher». «Une vraie horreur plein les yeux !» dira un usager de cet important axe routier du sud de la wilaya. Ainsi, en plus d’innombrables amas de détritus de toutes sortes jetés à même la route quelques fois, on en trouve même des cadavres de bêtes, des dépôts de caillasses et autres casses et débris hétéroclites. Cet itinéraire est devenu maudit en raison de ces odeurs nauséabondes, voire toxiques, dégagées par la décomposition des matières organiques jetées impunément par des citoyens. Les autorités locales tentent cahin-caha quelquefois de ramasser ces déchets, mais au bout de quelques jours, l’endroit redevient inondé par d’autres immondices. Il est évident qu’il n’est pas possible de mettre un policier sur chaque kilomètre de ce tronçon, mais penser à créer un centre d’enfouissement technique, coûte que coûte, semble impératif actuellement au niveau de la région. Pour mémoire, le projet de création justement de ce genre d’infrastructure, il y a de cela une quinzaine d’années dans les parages s’est heurté à une opposition du comité de village Tighilt Mahmoud, car le lieu choisi n’était pas opportun disait-on à l’époque. Aujourd’hui, plus que jamais la gestion des déchets ménagers doit être plus rigoureuse et nécessite évidemment beaucoup de moyens. Cela mérite de mettre le paquet notamment dans la circonscription de Maatkas où aucune décharge contrôlée n’existe. Les quelques camions communaux et les employés de la voirie, au nombre très insuffisant, ne peuvent juguler cette déliquescence environnementale. L’incivisme d’une partie des citoyens est également responsable de ce désastre écologique. C’est dire que c’est à la fois les efforts des pouvoirs publics, mais aussi de la société civile qui devront être conjugués pour amorcer un début d’une réelle lutte contre la dégradation de l’environnement.
C. A.
