Sit-in devant la CASNOS

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Les marches-escargots annoncées pour hier par le C.A.M.E (collectif d’appui à la micro-entreprise) à travers les 67 communes de la wilaya de Tizi-Ouzou vers le chef-lieu de la wilaya, n’ont finalement pas eu lieu.

Ledit appel avait mis la wilaya en alerte face à de probables embouteillages qui auraient pu être engendrés par cette action et des citoyens ont même évité le déplacement par crainte. Le collectif, composé d’une centaine de cotisants (commerçants, transporteurs, agriculteurs, artisans et fonctionnaires libéraux cotisants à la CASNOS), a fini toutefois par se rassembler et tenir un sit-in devant le siège de la direction régionale de la CASNOS de Tizi-Ouzou, sans pour autant paralyser l’activité de l’agence. Sur les lieux, des affiches sur lesquelles on pouvait lire, entre autres, «Responsable barra», «Conformez-vous à la loi», «CASNOS hors la loi», «Non au régionalisme», ont été brandies par des contestataires. Les voix et les cris reprenant ces slogans s’entendaient de loin. À noter aussi que le dispositif sécuritaire de la CASNOS a été visiblement renforcé. La présence des policiers était remarquable. Rencontré sur place, le secrétaire général et porte-parole du collectif, M. Guellal, nous a déclaré que cette action est une «continuité» de plusieurs autres actions entreprises par le collectif depuis déjà quelques temps. Ainsi, comme l’ont déjà revendiqué lors du précédent sit-in organisé en juillet dernier, le collectif revendique, cette fois-ci encore, l’application de la loi 15/289 relative à la somme de cotisation minimum qui est évaluée à 32 400 DA. Ils dénoncent aussi «le mutisme des autorités concernées» qui, selon lui, n’ont donné aucune suite à leurs revendications malgré qu’ils ont été reçus au cabinet du wali. «Le collectif n’a jamais été invité à aucune réunion avec la direction concernée, pour trouver un compromis ou une solution pour une probable sortie de crise», ajoutera-t-il. Les contestataires réclament désormais selon les dires de notre interlocuteur «le départ du directeur», revendication pour laquelle une pétition serait déjà lancée. Les protestataires parlent d’un caractère régionalisé pour les mesures prises par la direction de la CASNOS, qu’ils ont fortement dénoncées. «On a des preuves qu’on a soumis au cabinet du wali sur le fait que seule Tizi-Ouzou est concernée par cette augmentation illégale», a-t-on précisé. «À Béjaïa, Adrar, Béchar, Boumerdès, les cotisants ont payé 32 400 DA, on a des preuves sur tout», a insisté le secrétaire général du collectif. De leur côté les cotisants se sont dit «dépassés» par la situation qu’ils jugent «pesante» et «fatale» pour eux. Un taxieur cotisant à la CASNOS nous dira : «J’ai payé les 32 400 DA plus l’augmentation, mais je n’ai pas reçu de mise à jour pour réactiver ma carte chifa. Je paye tous mes médicaments». Un agriculteur adhérent au collectif nous a expliqué qu’il a payé les 32 000 DA, mais la CASNOS lui a demandé de payer une augmentation pour recevoir une mise à jour. Par ailleurs, les protestataires réclament l’amélioration des prestations de la CASNOS qu’ils jugent «médiocres». «La couverture sociale ne concerne que les ordonnances à 2 000 DA alors qu’actuellement la plupart des médicaments ont la vignette rouge (ndlr non remboursable)», s’indignent-ils. Enfin, le collectif menace de saisir la justice si des solutions ne sont pas trouvées.

Kamela Haddoum.

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