Ahmed Tessa présente son dernier livre «L’impossible éradication : l’enseignement du français en Algérie»

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L’ancien normalien, enseignant, journaliste, pédagogue et écrivain, Ahmed Tessa, était samedi dernier à 14h, l’invité du café littéraire de Bouzeguène organisé par l’association culturelle Tiwinin de Bouzeguène village au centre culturel Ferrat Ramdane. Il a présenté au public présent son dernier livre intitulé «L’impossible éradication : l’enseignement du français en Algérie» paru en 2015 aux éditions Barzakh et préfacé par Amin Zaoui. Avant de commencer la présentation de son livre, l’auteur a salué les efforts des membres de l’association qui, à travers ce genre de rencontres, contribuent à la promotion de la culture et de la littérature algériennes. L’auteur de Le Bouquet numérique de la scolarité L’éthique éducative et L’impossible éradication : l’enseignement du français en Algérie dira : «Comment parler de conférence sans débat ? Il faut parler même du désaccord mais dans un cadre respectueux. Je suis aujourd’hui parmi vous pour donner et recevoir. Mon livre est l’histoire de l’école algérienne de 1962 à ce jour. Je l’ai terminé en 2007. Les défauts de l’école se sont multipliés d’année en année. Aujourd’hui, nous devons tous travailler pour l’avenir de nos enfants qui se bâtit à partir du primaire. Les accusations, menaces de mort et condamnations n’ont été proférées que par des ennemis du pays et de la culture. Ceux-là ont peur de la généralisation de Tamazight, de la promotion de la langue arabe, le français n’est qu’une couverture», dira le conférencier. L’écrivain se dira fier de sa «francophonie» et de son «algérianité». Il ajoutera : «Il est impossible d’éradiquer la langue qu’ont utilisée nos parents pour comprendre et combattre le colonialisme. Les gens qui veulent éradiquer le français envoient leurs enfants soit à l’étranger soit dans des écoles privées» Un riche débat fut ouvert à 15H00. Plusieurs intervenants aborderont le sujet des réformes initiées par le ministère de l’Education nationale. Le conférencier a fait rappeler que les recommandations de modernisation du secteur de l’éducation «ont été formulées bien avant l’arrivée de Benghebrit» dont il a «salué le travail». Il dira encore : «On ne peut éradiquer la langue française car elle est ancrée dans notre société. Elle relie 7 millions d’Algériens qui vivent à l’étranger. Je ne peux rejeter la langue qu’ont choisie Assia Djebbar, Kateb Yacine, Mouloud Feraoun et Mammeri». Le conférencier conclura en disant : «Il n’y a qu’un bilingue qui peut sauver sa langue et j’espère que Tamazight échappera à l’intégrisme linguistique pour évoluer». Ahmed Tessa animera ensuite une séance de vente-dédicaces, après avoir reçu un tableau d’honneur en guise de remerciement. Le natif d’Azeffoun est fondateur de la première revue d’éducation bilingue «L’école et la vie» (1992/1998), consultant à la Radio nationale en kabyle, arabe et français ; il a contribué dans plusieurs quotidiens comme Révolution africaine, Liberté El watan, Info soir et Parcours maghrébins.

Fatima Ameziane

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