La sous-traitance en débat

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Ouverte, hier, au campus d’Aboudaou, la neuvième édition du Salon de l’emploi s’achèvera aujourd’hui avec l’organisation d’une cérémonie de remise de prix aux lauréats de l’année qui vient de s’achever et à laquelle assistera le wali de Béjaïa. «La présente édition est dédiée aux nouveaux métiers et à la sous-traitance», soulignera le recteur de l’université dans son allocution d’ouverture, avant d’exhorter les enseignants chercheurs à saisir l’occasion pour prendre langue avec les entreprises pour préparer les étudiants dans la vie active. En parlant du Salon de l’emploi que l’université de Béjaïa a lancé en 2007 déjà l’orateur dira qu’il répond aux messages du ministre de tutelle qui insiste sur la qualité de la formation et l’ouverture des portes de l’université sur le monde socioéconomique. Après ce discours, la matinée d’hier a été consacrée à la présentation de deux conférences suivies de débats. La première, ayant pour thème «Stratégie d’externalisation, de sous-traitance et d’essaimage, et leur impact sur la dynamique entrepreneuriale», a été animée par le professeur Moussa Boukrif, enseignant et directeur de la maison entreprenariat à l’université de Béjaïa. La deuxième portant sur les composantes d’un système technique cohérent a été animée par le professeur Ali Yousnadji. Comme la sous-traitance est le thème de cette édition, le professeur Boukrif s’est longuement étalé sur cette thématique, en rappelant le contexte socioéconomique des années 50/70 dont l’objectif des entreprises était la recherche des avantages concurrentiels pour réaliser des économies d’échelles, rechercher des synergies et la réduction des risques par la gestion d’un portefeuille d’activités et, enfin, éviter les coûts de transactions. Englober, en quelque sorte, toutes les activités, de la production à la commercialisation mais, il s’est avéré que ce modèle a ses limites. C’est à partir des années 90 que la réflexion autour de l’externalisation des activités secondaires a commencé à germer. Le contexte et différent, il passe à la mondialisation et la globalisation. Alors que le changement était, avant les années 90, l’exception, il redevient une règle. Ce n’est plus l’économie d’échelles mais celle de la maîtrise du savoir. Donc, «il y a l’activité principale et l’activité secondaire qu’on confie en sous-traitance», soulignera l’orateur. L’entreprise s’attache les services nécessaires d’un prestataire extérieur plus spécialisé afin de réduire les coûts. L’externalisation se fait par le biais de la sous-traitance ou l’essaimage. L’essaimage, cette activité volontariste consistant pour une entreprise à encourager ses employés à créer leurs propres entreprises grâce à toute forme d’appui et d’accompagnement. Le professeur Boukrif citera la typologie d’essaimage tant naturel, social, industriel que technologique et il parlera également des facteurs motivants pour la pratique de l’essaimage. Il dissertera, aussi, longuement de la sous-traitance en rappelant que cela se fait sur la base d’un cahier des charges car le travail fait par le sous-traitant est sous la responsabilité économique finale du donneur d’ordre. Les quatre ateliers de cette rencontre scientifique ont été placés sous les thèmes de la sous-traitance : cas de Cevital, les métiers de demain, le nouveau code de l’investissement et, enfin, le centre de facilitation : PME, une nouvelle vision du territoire. Aux alentours de l’auditorium où se déroule l’activité principale du salon, une vingtaine de partenaires ont installé leurs stands pour se présenter aux nombreux étudiants attirés par cette rencontre portant sur l’université et le monde productif. Il est utile de rappeler que l’édition de l’année dernière s’est soldée par le dépôt de plus d’un millier de CV et de 200 entretiens d’embauche réalisés.

A. Gana

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