Le calvaire des habitants !

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Bordj-Mira est le chef-lieu de la commune de Taskriout ; actuellement, un véritable imbroglio urbain s’y est constitué au gré des désirs, des connexions inavouées entre acteurs économiques et politiques qui ont eu, par le passé, un contrôle sans restriction sur les affaires de cette commune.

Dans les années quatre-vingts, on avait la chair de poule quand on s’y promenait, surtout, durant la nuit, car, seules quelques habitations étaient implantées au chef-lieu, mais, avec le boom démographique, et l’avènement des formules de constructions de logement, comme le LSP, le LPA et le logement évolutif, plusieurs citées ont poussé ça et la au point où il est devenu difficile de s’y frayer un chemin pour circuler ! N’en parlons pas du déficit dont souffre ce nouvel ensemble urbain en matière de structures d’accompagnement dont devaient bénéficier un chef-lieu ! Seulement, la gestion des ordures ménagères, et à l’instar de toute la Kabylie, y est devenue un problème crucial. Non pourvu d’un CET, les services de l’APC se débarrassent des ordures à une cinquantaine de mètres des habitations ; mais depuis une semaine, les fumées dégagées par l’incinération à ciel ouvert de ces déchets incommodent les citoyens du chef-lieu et même des alentours. La fumée est orientée au gré du vent, ce qui fait que les habitations sont incessamment inondées au point où les fenêtres doivent rester fermées, même le lycée «Maouche Idris», sis en hauteur, n’en est pas épargné ! Malgré tout le danger que représente l’inhalation des substances contenues dans cette fumée, aucune autorité n’a osé lever le petit doigt pour mettre fin à cette pratique, comme si, la santé du citoyen importe peu ! Les déchets, majoritairement constitués de substances putrescibles, dégagent donc des odeurs nauséabondes et pestilentielles dans l’atmosphère quand ils stagnent longtemps en un lieu. Les ménages rejettent tous leurs déchets en un seul lot, donc tout arrive à la poubelle sans aucun tri; pire que ça, des fois, ce sont des enfants de bas âge qui sont chargés de sortir la poubelle. Arrivés à ce dépotoir, tous les déchets sont brulés en même temps car le feu ne fait aucune distinction ; mais, une incinération inadéquate ou celle de matériaux qui ne se prêtent pas à cette forme d’élimination peut entraîner l’émission de polluants dans l’atmosphère. L’incinération de matériaux contenant du chlore peut être à l’origine de dioxines et de furanes, substances potentiellement cancérogènes pour l’homme. L’incinération de métaux ou de matériels à forte teneur en métaux (en particulier de plomb, de mercure et de cadmium) peut conduire aussi au rejet de métaux dans l’environnement. La combustion fait dégager dans l’air des fumées noires et des gaz tels que le gaz chlorhydrique (HCL), le dioxyde de souffre (S02), le sulfure d’hydrogène (H2S) et des gaz délétères qui ont des effets nocifs sur la santé de ceux qui les inhalent. En plus, L’infiltration des déchets est susceptible de provoquer une contamination des nappes phréatiques par le virus de l’hépatite ou de la poliomyélite. Ainsi, une telle infestation des eaux souterraines peut avoir des effets sur la santé à long terme, mis à part les plus immédiats comme la dysenterie et le choléra. La présence des déchets toxiques tels que les piles électriques augmente la concentration des ions métalliques et des métaux lourds dont la présence, même à dose infimes peut s’avérer catastrophique pour les sols, l’eau potable et par conséquent pour l’homme. Les produits de droguerie, les peintures et les huiles de vidange rendent toute eau impropre à la consommation. Ce problème de l’incinération des déchets à proximité des habitations a été à l’origine, lundi soir, d’une altercation entre le P/APC de Taskriout (RCD) et un élu du FFS. Heureusement que des habitants présents sur les lieux ont vite fait d’intervenir pour séparer les deux belligérants. Actuellement, les citoyens jugent qu’une intervention immédiate des autorités compétentes est plus que nécessaire pour mettre fin à cette pratique qui constitue, selon eux, un danger sur leur santé. La collecte des ordures dans la wilaya de Bejaia est devenue un vrai casse-tête pour les autorités car le citoyen ne joue pas le jeu. Comment se fait-il que, d’un côté le citoyen ne cesse de produire des déchets et que, de l’autre, il ne cesse de s’opposer systématiquement à toute tentative d’implantation de décharge pour ses mêmes ordures ?

Saïd M.

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