C’est une entrée politique tonitruante surtout en prévision des législative de 2017. Tout le monde affute ses armes et se prépare pour le jour «J». Premier à entrer sur scène le MPA à l’ouverture de son université d’été ce weekend, au village des artistes de Zeralda, en donnant le «la» qui impose aux islamistes d’observer strictement le respect des reformes de l’éducation : «L’école doit être moderne. Elle doit former des citoyens, des esprits libres et non des militants». Soutenant la ministre de l’éducation nationale Nouria Benghebrit, l’ex ministre du commerce, Amara Benyounès, a asséné : «À chaque fois qu’on veut procéder à une réforme, on nous ressort des accusations : ceci est licite, cela est illicite (…) On connaît le courant politique responsable du terrorisme et celui qui l’a combattu», avant d’exprimer son «soutien» à cette réforme qui est, selon lui, celle du président de la République Abdelaziz Bouteflika». Non sans rendre hommage aux services de sécurité et aux patriotes qui ont combattu le terrorisme durant les années 90. Abordant le volet économique, Amara Benyounes a plaidé pour la révision de la règle 49 /51 et du droit de préemption. Il s’est dit favorable à l’endettement extérieur «pour peu qu’il finance l’investissement». «Il est nécessaire de lever certains obstacles qui entravent la relance de l’économie nationale», en préconisant la facilitation de l’accès des investisseurs au foncier, mais aussi en réformant le système bancaire et en encourageant la formation. Mais Amara Benyounes pense qu’il ne peut y avoir de développement, ni de démocratie sans stabilité. Dans ce contexte, il a loué la Charte pour la paix et la réconciliation qui a «permis à l’Algérie d’être le pays le plus stable dans la région. Il ne faut pas qu’on retourne aux années 90, ni à celles qui les ont précédées», a-t-il averti encore. Sur les prochaines législatives, le SG du MPA a annoncé la participation de son parti «dans les 48 wilayas et dans l’immigration». Il a précisé qu’il mènera la campagne sur la base d’un programme. Nous n’avons de compte à régler avec personne, ni avec aucun parti, ni aucune institution. On ne va pas insulter, ni diffamer. Quant à celui qui veut être président, il doit attendre 2019». Coté FLN, Amar Saïdani a convoqué une réunion du bureau politique du FLN pour aujourd’hui. Après une longue absence, le secrétaire général contesté du FLN semble vouloir assurer un retour tonitruant. En plus de la réunion du bureau politique, Amar Saïdani, qui a essuyé une vague de critiques sur son long silence alors que des événements se sont produits ces derniers mois, va également rencontrer le 5 octobre les secrétaires de mouhafadha. Ces deux événements auxquels sont conviés les médias seront ainsi l’occasion pour Saïdani de «répondre» aux critiques et surtout d’expliquer à l’opinion sa longue absence dans une conjoncture difficile à tout point de vue. Amar Saïdani aura aussi à répondre aux reproches qui lui ont été faits, notamment sur l’absence de réaction de la direction du FLN aux propos du président de l’Association française de victimes du terrorisme (AFVT), Guillaume Denoix de Saint Marc. Lors de son intervention à une cérémonie officielle organisée le 19 septembre aux Invalides à Paris, le président de l’AFVT a assimilé les actes de résistances des moudjahidine durant la Révolution au terrorisme. Le SG du FLN aura assurément du pain sur la planche surtout face à ses détracteurs en l’occurrence Belayat et Abdelkrim Abada qui le menacent de présenter une liste pour contrer la sienne, ce qui va faire désordre et jaser ces acolytes qui veulent maintenir l’ex parti unique dans le giron de son actuel SG et ses adversaires qui veulent le rendre à ses militants. Pour ce qui est du RND dont le SG a entamé hier une virée qui le mènera dans plusieurs wilayas de l’est du pays entre autres celle de Bejaïa, Jijel après celle qui l’a mené aux wilayas de Tissemsilt et Ain Defla. A l’occasion de ses 53 anniversaires, Abdelmalek Bouchafa, premier secrétaire du parti du FFS, a animé hier un meeting, à la salle polyvalente du stade 1er novembre de Tizi-Ouzou, devant une foule des grands jours. Le premier secrétaire à mis l’accent sur l’intérêt que porte son parti à l’unité nationale, à la souveraineté territoriale de l’Algérie, et aussi aux dernières trouvailles politiques tels que le consensus démocratique tout en rappelant les grandes réalisations du FFS. Il va sans dire que le plus vieux parti de l’opposition, l’ex parti unique, le RND et le MPA se mobilisent et mobilisent leurs troupes en prévision des législatives et des succès qu’ils en attendent.
Sadek A.H.
