Les souscripteurs bloquent la RN26

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Tôt dans la matinée d’avant-hier, les souscripteurs au programme des 50 logements LPA (Logement public aidé) (ex-LSP) (Logement social participatif), ont fermé la RN26 au niveau du lieu-dit Lethnayen taqdimt pour dénoncer, selon eux, “les arnaques d’un promoteur privé”.

Ce problème, visiblement épineux à cause surtout de la mécanique de ce genre de programme de logement à l’instar de AADL, suscite encore la colère des souscripteurs. En outre, le 4 octobre dernier, en se regroupant en association «de bon voisinage», les frondeurs ont décidé «de prendre possession des lieux et d’occuper nos logements», écrivent-ils dans une missive adressée au wali, au chef de daïra, au directeur de logements, au directeur du CNL, au maire et aux services de sécurité. Néanmoins, un fossé de huit mètres de hauteur les a empêchés d’accéder à l’intérieur du bloc. Ne sachant à quel saint se vouer, les protestataires exigent des autorités compétentes, à leur tête le wali, d’intervenir pour, ajoutent-ils, que leur droit à un logement décent leur soit accordé.

Le projet en question se situe à proximité du stade communal d’Akbou. Il est question de réaliser 50 logements de type LPA dont les travaux ont démarré en 2007. Près de dix ans après, les logements ne sont pas encore attribués ! Cette nouvelle cité s’étendant sur des centaines de mètres carrés englobe aussi d’autres projets de ce type. Pour M. Hidja, le promoteur «ciblé» par les frondeurs, le projet a piétiné à cause d’«embûches administratives». «Nous avons dû renouveler le permis de construire à maintes reprises. Et à chaque renouvellement, il nous fallait attendre une année ou deux», s’exclament-t-ils. Ainsi, pour avoir un autre permis d’aménagement d’un vide sanitaire surélevé d’un sous-sol, le promoteur était obligé selon ses dires, d’ester le directeur du logement en justice. «Je dénonce l’attitude de ce directeur et la passivité de l’Etat quant à ces différents blocages et subterfuges», ajoute-t-il dans la foulée. Pour lui, les protestataires ne sont que des souscripteurs et non des acquéreurs. «Les engagements mutuels promoteurs-acquéreurs signés sont établis conformément aux dispositions de l’instruction ministérielle n° 138/SPM du 28 avril 2002 et conformément à ce texte ; ils ne constituent en aucune manière que ce soit une promesse de vente ou un contrat de réservation ou autre et c’est marqué noir sur blanc sur chaque engagement signé par chaque candidat acquéreur» explique-t-il. Les travaux sont financés par la Cnep-Banque, laquelle a octroyé un crédit au réalisateur.«Le projet ne peut être vendu sur plan», nous affirme M. Hidja. Réponse faite, d’après lui, aux frondeurs qui revendiquent la vente sur plan avec un contrat signé. Sur un autre chapitre, il est recommandé aux souscripteurs de redéposer des dossiers au niveau de la CNL afin qu’ils bénéficient de l’aide de l’Etat qui est de 500 000 DA.

Au préalable, le souscripteur devrait payer son logement à 200 millions de centimes. Une liste d’attente de 89 postulants est toujours ouverte en cas de désistement de l’un des 50 listés arrêtés et approuvés par la willaya. «Ces 50 souscripteurs sont et demeurent prioritaires au bénéfice de ces logements», tient à assurer le promoteur. Ainsi, la CNL a fait le premier traitement du dossier. «S’ils ne sont pas redéposés à la CNL, explique-t-il, ce n’est pas pour un revirement comme ils le prétendent ou pour autre chose qu’ils seraient tentés d’insinuer. La cause est due au fait que le projet n’est plus en vente mais en projet fini». Le projet doit être livré une fois fini à 100% et les dossiers seront redéposés et accompagnés du certificat de conformité. Ainsi, l’encaissement se fera, apprend-on, globalement et non par tranche. Pour le prix de revient de logement, il dépasse, selon le promoteur, 440 millions de centimes. Soit un déficit de 240 millions et «globalement, nous avons perdu 12 milliards de centimes», lâche-t-il, sur un ton coléreux, tout en qualifiant ce programme «de gâchis national». Il invite au passage les frondeurs à déposer plainte devant le tribunal s’ils se sentent lésés, mais ces derniers, quant à eux, disent qu’il y a un vide juridique entourant cette affaire. Pour les souscripteurs ou les acquéreurs, ces derniers ne veulent pas finir en «martyrs du LPA !».

Menad Chalal

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