Des éleveurs interpellent le ministre

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Dans une déclaration rendue publique, hier, des éleveurs bovins de la wilaya de Bouira ont tenu à dénoncer ce qu'ils qualifient de "massacre du cheptel bovin algérien".

Ils affirment être « inquiets et outrés par l’abattage des génisses souvent de race pure et parfois gestantes à l’occasion des différentes fêtes ». Dans la même requête, adressée au Ministre de l’agriculture, ces éleveurs insistent sur le fait que ce fléau prend de l’ampleur d’année en année et risque de provoquer une grande pénurie de vaches dans la région. Pour M. Chetir Hocine, l’un des rédacteurs de la déclaration, il s’agit d’un crime économique qui risque de provoquer une grande pénurie de vaches et de produits laitiers en Algérie. «L’Etat algérien, en particulier le Ministère de l’agriculture, encouragent les éleveurs à promouvoir l’élevage bovin en octroyant des crédits et ne lésine sur aucun effort pour enrichir le cheptel bovin. D’importantes sommes en devise sont dépensées pour l’achat de génisse de race. Par ce phénomène les algériens contribuent directement à la destruction du cheptel bovin national». Il est vrai que de nombreux bénéficiaires des dispositifs d’aide à l’emploi (ANSEJ, CNAC …) investissent dans ce créneau de l’élevage mais leurs cheptels disparaissent assez rapidement. Dans certaines localités de la wilaya de Bouira, notamment durant le mois de Ramadan, des bouchers affichent des tarifs attractifs sur le kg de viande ovine, récemment encore, on pouvait la trouver entre 600 et 800 da. Selon l’arrêté du 15 juillet 1996 fixant les caractéristiques et les modalités d’apposition des estampilles des viandes de boucherie, trois estampilles existent pour les abattoirs, les tueries et les ateliers de découpe. De couleur verte pour les estampilles apposées sur les carcasses d’ovins et de bovins, de couleur rouge pour les équins, camelins et de caprins. Chaque estampille renseigne sur la viande proposée à la vente mais aucune traçabilité pour reconnaitre s’il s’agit d’une carcasse de génisse ou de veau. Seul l’œil d’un expert peut le déterminer. C’est ainsi que pour clore leur requête, les agriculteurs interpellent toutes les autorités algériennes à «méditer et à réfléchir afin de trouver des solutions et éradiquer ce fléau social qui représente une menace réelle pour l’économie du pays et le mode de consommation des algériens».

O. K. et H. B.

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