En hommage à Fodil Djaafri

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L’Association pour la protection du patrimoine culturel et touristique Amezriou de la commune de Feraoun à Béjaïa a organisé vendredi et samedi derniers, deux journées culturelles en hommage à Fodil Djaafri, pour son apport à la vie culturelle et sociale de la région. Fodil Djaafri est certainement le citoyen modèle par excellence dans la commune de Feraoun, dans la daïra d’Amizour. Il a consacré sa vie aux autres, donnant de sa personne aux besoins des habitants de la région. Il s’est dit «fier de voir que les enfants qu’il portait sur son dos pour leur faire traverser la rivière en crue pendant l’hiver, et leur permettre de rejoindre leur école, sont maintenant des ingénieurs, enseignants et cadres de la nation». Amezriou a donc décidé cette année, d’organiser une fête en hommage à ce grand monsieur qui ne cherchait rien en retour des sacrifices qu’il a consenti. Les deux journées ont été riches en événements. Les 7 et 8 octobre, les citoyens de la commune de Feraoun ont donc été invités à participer aux activités organisées par cette association. Le programme a été riche et varié puisqu’une exposition de produits du terroir a été organisée dans l’enceinte de l’ancien centre de santé transformé en maison des associations. Une chorale de jeunes de Feraoun s’est produite sur la scène aménagée à cet effet, et un cadeau symbolique a été remis à Dda Fodil Djaafri. En parallèle, des ateliers ont été organisés au profit des citoyens de la commune, jeunes et moins jeunes, puisqu’on y a vu de nombreux enfants y participer. Ainsi, une conférence sur l’histoire berbère, sous le thème «Le rôle des berbères dans le développement de la civilisation occidentale», a été donné par Nabil Ziani, journaliste et chercheur en civilisation amazighe. D’autres ateliers sur la gestion de la mémoire et des émotions, ainsi que d’autres sujets ont été organisés par des étudiants de la faculté de médecine de Béjaïa, ainsi que de l’École polytechnique d’El Harrach. Il y a eu du monde et les animateurs ont su captiver l’attention des participants, notamment par des jeux de rôle ou chacun a pu mettre en pratique les exercices proposés durant les ateliers. L’atmosphère était donc bon enfant et les deux journées étaient une réelle réussite. Cependant, il faut signaler la pauvreté du mouvement associatif dans cette commune. Les associations se comptent sur les doigts d’une seule main et leur expérience se résume à pas grand-chose. Il y a eu une période de crise dans ce mouvement, puis l’APC a mis à sa disposition un ancien centre de santé pour encourager la vie associative dans les habitants de Feraoun ont tant besoin. Cette commune reste relativement inconnue du grand public en dehors de la daïra d’Amizour. Elle n’a encore rien pour se faire connaître. Elle est totalement enclavée et vit dans un certain isolement, alors qu’elle est entourée de plusieurs autres communes plus dynamiques, à l’exemple de Semaoun, Barbacha et Amizour. Le wali avait bien promis d’ouvrir une route reliant la commune à El Kseur, mais la promesse ne semble pas prête à être tenue. Il n’y a donc aucune activité économique ou culturelle qui puisse se développer dans cette commune, tant que des échanges dynamiques restent difficiles à organiser avec l’environnement. L’un des résultats de cet enclavement a été l’absence totale de la gente féminine durant ces deux journées. Le développement culturel et social a de la peine à décoller, malgré la bonne volonté des habitants qui restent en quelques sortes enfermés dans un environnement hostile, difficile d’accès. La commune de Feraoun compte vingt-deux mille habitants, et sa seule activité notable et qui frappe à l’œil est la présence de milliers d’oliviers tout au long de la route sinueuse qui y mène, rendant la vue magnifique surtout qu’en s’approchant du village, on prend de la hauteur, dominant la vallée de la Soummam. Il y a certainement de l’avenir dans cette commune qui s’est donnée un nom en hommage à l’illustre Chachnaq, Pharaon d’Égypte, dont la légende raconte qu’en quittant la région de Tlemcen pour aller prêter main forte à Psousennès, il a traversé le village avec son armée. Feraoun est donc fière de son histoire et l’Association Amezroui s’est faite la promesse de la ressusciter, pour mieux préparer l’avenir.

N. Si Yani

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