En collaboration avec le comité du village, l’association féminine a organisé, mercredi passé, la fête religieuse de l’Achoura au mausolée Sidi Amar Oulhadj, au village Amokrez, dans la commune de Beni Ziki, daïra de Bouzeguène.
En effet et pour la première fois depuis plus de trente années, les habitants du village Amokrez ont célébré ensemble la fête du 10eme jour de mouharem qui coïncide avec le jour de l’Achoura dans l’union et la communion. Il fallait être sur place pour voir l’ambiance et la joie qui se lisaient sur les visages des enfants, des vieux et des jeunes filles et garçons tous habillés comme à l’aïd, ce qui manque partout en Kabylie mais surtout dans une commune délaissée où il n’y a ni de loisir ni activité culturelle durant toute l’année. Les habitants comme des frères et sœurs ont tous pris part aux préparatifs du déjeuner et du diner. «On a acheté 20 kg de viande, des légumes. Le couscous a été assuré par les femmes du village, chacune chez elle tandis que la sauce a été soigneusement préparée par les jeunes cuisiniers du village», dira Mme Amroun Samira, présidente de l’association féminine. Tôt le matin du mercredi, tout a été mis en place au foyer de déjeunes qui a servi de restaurant pour les villageois et leur invites malgré son état de dégradation avancée. Le président de l’APC a tenu à marquer de sa présence ce rendez-vous pour encourager les organisateurs de cet événement. Après le déjeuner qui a eu lieu au foyer de jeunes, les habitants d’Amokrez, ceux qui habitent à Alger, à Bejaia et les filles mariées en dehors du village sont tous descendus au mausolée Sid Amar Oulhadj pour se recueillir sur la tombe de leur saint vénéré. Les dernières célébrations de l’Achoura ont eu lieu l’autre fois avec des chants religieux du groupe Sidi Ali Boutena.
Lahna enchante Beni Ziki
Le groupe de femmes Lahna, connu à Akbou, ont fait revivre aux vieux et moins vieux ces instants magiques de chants religieux traditionnels propres à notre identité. «L’objectif de cette fête est de réunir les enfants du village mais aussi de protéger nos coutumes et traditions liées à la célébration des fêtes culturelles et religieuses. C’est l’occasion de consolider les liens sociaux. Nous tenons à remercier les femmes du village qui ont eu l’idée d’organiser ces festivités ; nous souhaitons pouvoir célébrer tous les événements culturels historiques et religieux dans ces villages maraboutiques. Nous voulons restaurer les coutumes de nos ancêtres, c’est une fête religieuse qu’on souhaite sauvegarder.» dira Amroun Mouloud, président du comite du village. «Cette fête m’a permis de rencontrer des copines que j’ai perdues de vue il y a plus de dix ans ; je suis venue pour cela et j’en suis très heureuse comme si j’étais née aujourd’hui», dira une fille, mariée à Akbou. «Nous souhaitons que cet événement puisse être un début de dynamique culturelle. Notre objectif est de renforcer les liens de fraternité d’union et de solidarité pour le bonheur et l’épanouissement des gens d’Amokrez qui grâce à ce genre de fête sortiront de la monotonie», conclut Samira Amroun.
Fatima Ameziane