A deux journées de la grève de trois jours décrétée par la Coordination intersyndicale de l’éducation nationale, le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid a appelé tous les enseignants à « faire preuve de responsabilité et de sagesse » et les exhorte à « se départir des positions extrêmes pour privilégier le dialogue et la concertation ».C’est ce qu’on peut lire dans le communiqué du ministère en question parvenu à notre rédaction et dans lequel ont été soulignés le contenu et les conclusions de la rencontre qui a réuni jeudi dernier l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (UNPEF), une des organisations syndicales, faisant partie de la Coordination de l’intersyndicale de l’éducation nationale, ayant déposé un préavis de grève pour les 19,20 et 21 du mois en cours. D’après le même communiqué, il a été souligné qu’après avoir « examiné l’ensemble des points contenus dans la plate-forme des revendications et après un large échange de points de vue, et ce, à la lumière aussi bien des conditions socioprofessionnelles des enseignants du secteur de l’éducation nationale que de la situation socio-économique globale du pays », Boubekeur Benbouzid s’est engagé « à solutionner les problèmes exposés par l’UNPEF tant au niveau local que national et a pris note des revendications à caractère national ». A l’issue de la même rencontre, le premier responsable du secteur a réitéré que son département maintiendra ouvertes les portes du dialogue et de la concertation mais seulement avec les « syndicats agréés ». Une précision de taille qui démontre que le ministère de tutelle s’arc-boute sur sa position et ne compte en aucun cas recevoir les autres syndicats qui ne sont pas reconnus à l’image du Conseil des lycées d’Alger (CLA) et du Conseil national des enseignants du secondaire et technique (CNAPEST). Cela étant dit, le ministère a profité de sa rencontre avec l’UNPEF pour saisir « à travers ce syndicat » les enseignants, espérant les convaincre de renoncer à leur mouvement de protestation. Une chose qui n’est guère évidente eu égard la détermination de ces derniers. Joint hier par téléphone, Ider, porte-parole de l’UNPEF, a souligné que la grève est maintenue dans la mesure où, dit-il, “aucune garantie n’a été donnée de la part du ministère. Et d’enchaîner que la délégation envoyée « par principe » pour dialoguer avec le ministère de l’Education n’a pas été saisie lors de la rédaction du communiqué envoyé à la presse.” Ider ajoute, dans la foulée, qu’il a n’a pas fait partie de la délégation ayant rencontré le ministre jeudi dernier et ce « par principe », a-t-il martelé avant d’ajouter « j’ai catégoriquement refusé d’aller négocier, c’est par principe car à mon sens on ne traîne pas une personne devant la justice et après on l’appelle pour dialoguer ». Par ailleurs, il y a lieu de souligner que le premier responsable du secteur procédera aujourd’hui à l’ouverture d’un séminaire national de formation sur l’alphabétisation et l’enseignement des adultes, organisé en collaboration avec l’UNESCO, une occasion qui sera, sans aucun doute, saisie pour l’ interpeller sur la grève des enseignants.
Wassila O. H.