À l’occasion de la cérémonie de remise des prix aux villages lauréats du concours du village le plus propre, un vibrant hommage a été rendu à son initiateur, en l’occurrence feu Aïssat Rabah. Une assistance nombreuse, composée de la famille et des amis du défunt, des responsables nationaux et locaux du FFS, des élus et des sénateurs en plus d’un grand public, était présente. L’hommage se voulait grandiose à l’image de la grandeur de l’homme. Comme par hasard, Rabah Aïssat est né le 25 octobre 1946. Un mois où il a été assassiné par un homme armé le 12 octobre 2006, à l’âge de 60 ans ! De père Ali et de mère Si Ali Tassadit, il était issu d’une famille de 9 enfants (4 garçons et 4 filles). Une famille pauvre mais digne qui tirait sa subsistance du travail de la terre. Toutefois, Dda Rabah a eu la chance d’être scolarisé à l’école primaire tenue par les colons. À l’indépendance, il poursuit ses études au lycée Amirouche de Tizi-Ouzou. Il termine son cursus universitaire et obtient un D.E.S avec succès à l’institut de physique d’Oran. Il devient alors professeur d’enseignement secondaire à Bordj Ménaïel en 1974. Il rejoint ensuite le lycée Ali Mellah avant d’être nommé proviseur au lycée de Boghni. À l’ouverture politique, il intègre le plus vieux parti de l’opposition, le FFS, et est élu maire de l’APC de Aïn Zaouïa. Il est ensuite élu P/APW à deux reprises jusqu’au fatidique jour de son assassinat. Alors qu’il était président de l’assemblée populaire de la wilaya de Tizi-Ouzou en exercice, et constatant que l’environnement à travers le territoire de toute la wilaya est en déclin, il initie le concours qui porte aujourd’hui son nom pour pousser les citoyens à plus de civisme. En prenant la parole, M. Klalèche, P/APW, reconnaîtra : «Dda Rabah était modeste, simple et toujours disponible. Je l’ai connu alors que j’étais maire. Ses conseils m’ont été utile dans la suite de mon parcours et dans la gestion des conflits et des affaires de ma commune». Pour sa part, le sénateur Hocine Haroun, ancien P/APW et ancien conseiller du défunt, n’a pas pu retenir ses émotions et a, dans un discours fleuve, retracé le long chemin qu’il a partagé avec Rabah Aïssat. «Qui peut oublier Aïssat Rabah ? Il ne faut surtout pas oublier un homme humble, modeste et disponible. Il a été lâchement, cruellement et abominablement assassiné. Aussi violent qu’abject, les qualificatifs ne peuvent traduire l’horreur, la peine et la tristesse de l’avoir perdu, lui l’homme, le symbole et le P/APW en exercice. Pourquoi est-il mort ? Qui l’a tué ? Il était consensuel, aimable, serviable mais nous étions dans une période où on égorgeait à tout bout de champs. Il n’avait pas peur car, disait-il, «je n’ai fait de mal à personne pour qu’on me fasse du mal». Mais son assassinat a été planifié et il a été attaqué là où il se sentait en sécurité parmi les siens». Son fils prendra ensuite la parole pour réclamer toute la vérité sur sa mort et ne manquera pas de remercier modestement, à l’image de son père, les organisateurs de ce concours. «Notre père ne cherchait pas à être glorifié il voulait juste apporter sa brique à l’édifice. Merci à l’APW et à tous les présents qui ont honoré la mémoire de mon défunt père», soulgnera-t-il. Après plusieurs autres intervention, notamment celles de Halet Rachid, membre de l’instance présidentielle du FFS, du fédéral de Tizi-Ouzou, des amis et proches de l’ex-P/APW, on donna l’occasion à l’huissier de justice de rendre public les résultats du concours (voir papier ci-contre).
Hocine T.