Les acteurs du conflit se livrent

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Concernant la fermeture de la mairie et de la daïra de Beni Yenni, les citoyens de Yattafen citent deux problèmes primordiaux à leurs yeux. Les acteurs principaux en vue dans ce conflit entre la population et l’administration et les élus en parlent. «Nous avons envoyé plusieurs écrits et nous nous sommes déplacés, plusieurs fois, à la DMI pour dénoncer cette situation. Nous ne comprenons toujours pas pourquoi l’entreprise, qui a été désignée pour entamer le projet du gaz à Yattafen et qui a ramené en décembre 2014 son matériel qu’elle a déposé au niveau du parc de l’APC, n’a toujours pas entamé les travaux, alors que dans une autre commune voisine, la même entreprise a démarré le chantier en janvier 2015 et les travaux sont presque achevés», nous dira Ould Mohand Faouzi, président du comité du village Aït Daoud. Le second problème, pour notre interlocuteur, a trait à «la policlinique, qui souffre d’année en année, puisque la maternité ouverte en 1971 n’est plus fonctionnelle depuis près d’un mois. Le PU va vers sa fermeture lui aussi, car après son ouverture et sa dotation du matériel nécessaire, ce dernier a été dirigé vers un autre PU d’une commune voisine». Et à un autre citoyen d’Ait Daoud, en l’occurrence Ben Messaoud Chabane, d’enchaîner dans le même ordre d’idées : «Nous avons fermement refusé de prendre langue avec le chef de la daïra de Beni Yenni, pour la simple raison que nous l’avons déjà rencontré et il nous a promis que nos revendications seraient prises en charge et les problèmes résolus dans un délai de deux mois. Cela fait maintenant plus de 7 mois et rien n’a été fait dans ce sens. C’est pour cela que nous voulons maintenant exposer le problème au DMI et au DSP, sinon nous ne décolérerons pas». Pour sa part, Ouyahia Slimane, P/APC de Yattafen, nous donne sa version des faits : «Après les maintes réclamations et doléances de ma population dont j’étais destinataire, je me suis déplacé accompagné des comités et délégations, voir les directeurs de wilaya qui nous ont promis beaucoup de choses. Par exemple et pour ce qui est du gaz naturel, on nous avait dit que l’entreprise allait venir et entamer les travaux. Certes ça a pris du temps, mais celle-ci est venue aujourd’hui (jeudi, ndlr). Ce qui est une bonne chose. Pour le deuxième problème ayant trait à la policlinique du chef-lieu, nous avons rencontré le DSP, lundi passé lequel nous a promis de prendre en charge, au fur et à mesure, nos différentes revendications concernant le PU et la maternité. De notre part, nous avons rencontré les citoyens et les représentants des comités de villages auxquels nous avons expliqué et rendu compte de la situation, comme nous avons essayé de les convaincre de rédiger une plate-forme de revendications. Mais, cette fois-ci, c’est la population qui n’a pas voulu entendre, vu que les autres communes seront incessamment dotées de cette énergie au moment où les travaux ne sont même pas entamés dans la leur. La population veut maintenant des engagements du DMI et du DSP quant à la prise en charge de leurs revendications», conclura-t-il. Du côté des villageois d’Aït Saada, Challali Ali, représentant de la localité avance qu’«il est inconcevable que dans les communes voisines, le projet de raccordement au gaz de ville soit presque achevé alors que dans les deux villages de la commune de Yattafen, Aït Saada et Aït Daoud, cela patine depuis longtemps. Pourtant, la station qui doit alimenter une de ces communes, est réalisée sur nos terrains, le gazoduc est passé sur nos terrains, mais sans bénéficier de cette commodité ! C’est une injustice. Nous voulons du concret, y en a marre des promesses. Nous ne voulons léser personne, mais nous voulons être considérés sur le même pied d’égalité que les autres ; ni plus ni moins. Il est grand temps que les autorités compétentes prennent leurs engagements au sérieux, tiennent leurs promesses et passent à l’action».

Propos recueillis par B. M’hana.

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