Les habitants bloquent l'axe principal Isser – Tizi Gheniff

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Les citoyens de Chabet El Ameur, 40 kms au Sud-est de Boumerdès, ne décolèrent pas. En grand nombre, ils ont bloqué hier le CW68, pour crier de nouveau leur colère après le tragique décès d’un père de famille, tombé dans un avaloir en cours de réalisation le week-end dernier. Après les deux jours de manifestations, la semaine dernière, où des dizaines de villageois avaient barricadé un tronçon de plus de deux kilomètres de la route, non loin du chef-lieu communal, à l’aide de troncs d’arbre et de pierres, les citoyens ont initié hier, une action  »ville morte », réclamant le départ du maire et la venue du wali comme conditions à l’arrêt de leur mouvement de protestation. Ne cachant pas leur exaspération, les automobilistes empruntant l’axe Isser-Tizi Gheniff, dans les deux sens, ont dû passer par Toursal, l’agglomération secondaire de Timezrit, afin de rejoindre leur destination. «C’est le seul moyen qui nous reste pour faire pression sur les pouvoirs publics, afin qu’ils se penchent sérieusement sur nos multiples problèmes», expliquaient les manifestants aux usagers de la route mécontents. «Nous voulons d’ailleurs soumettre nos doléances directement au nouveau wali», ont-ils encore expliqué. Dans ce centre urbain de plus de 35 000 habitants, la mort tragique du père de trois filles dans une ruelle non éclairée «n’est que la goutte qui a fait déborder le vase, car nous souffrons ici depuis fort longtemps d’un manque criant de commodités de base», se plaindront-ils encore. Les manifestants déplorent, notamment, les fréquentes coupures d’eau, tant au niveau de certains quartiers de la ville que dans les différentes agglomérations secondaires où, disent-ils, on continue à acheter une eau douteuse dans des camions citernes. Les villageois, qui disent attendre depuis trop longtemps l’achèvement des travaux de réalisation de la station de dessalement de Cap Djinet, citeront également l’insuffisance des établissements primaires, surtout au niveau des douars à l’instar de celui d’Ath Essaid, le manque flagrant de centres de soin et d’infrastructures pour les jeunes, l’absence d’éclairage public, le mauvais état de plusieurs tronçons de routes et ruelles et le non-raccordement de leurs foyers au réseau de gaz de ville. Des problèmes, ajoutent-ils, que l’ex-wali avait pourtant promis de régler, notamment suite au sit-in qu’ils avaient organisé au printemps dernier devant le siège de la wilaya. Mais la promesse n’a pas été concrétisée, se désolent ces villageois, farouchement déterminés à faire valoir leurs droits.

Salim Haddou

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