Que reste-t-il des espaces verts ?

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Le constat regrettable des espaces verts pollués à l’extrême par les déchets générés et abandonnées par les passants, dans la wilaya de Bouira ne semble plus émouvoir une quelconque conscience. En effet, Il suffit de faire une promenade pédestre à l’espace vert baptisé au nom du martyr Saïd Gouizi, situé à proximité de l’entrée principale du siège wilaya pour se rendre compte de l’insalubrité et du manque d’hygiène caractérisant ces espaces. Sur les lieux, on peut remarquer les sagoutiers entourés de toutes sortes de bouteilles en plastiques et autres détritus. Les plantes se trouvent dans un état des plus lamentables. Les bancs sont aussi délabrés. Les agressions sur l’environnement choquent et font peine à voir. Elles donnent un visage hideux à la nature, sans oublier les risques majeurs qu’elles font peser sur la santé publique. Les gens indélicats y jettent pêle-mêle n’importe quoi sans se soucier des conséquences délétères de leurs actes. En toute évidence, cette situation est loin de préoccuper les uns comme les autres. Les uns quand il s’agit du commun des citoyens et les autres quand la responsabilité incombe aux pouvoirs publics. Exception faite de quelques actions de nettoyage palliatives, certains espaces verts n’ont fait l’objet d’aucun assainissement, à l’instar du jardin Si L’Houes, appelé communément le «Square» où le constat est encore plus critique. A signaler que les travaux lancés l’année dernière (2015) n’ont pas vraiment abouti à ce que l’on pourrait qualifier d’honorable. En effet, ledit Square se trouve à la merci d’une pollution indescriptible. Et c’est depuis bien longtemps que personne n’ose y mettre le pied. L’endroit est non seulement sale, mais aussi nauséabond. Des odeurs se dégagent des déchets et ordures qui se sont accumulés au fil du temps formant presque une petite décharge. Les commodités sont toujours inexistantes et laissent à désirer. Pour espérer revoir ces espaces nettoyés, il faut attendre, comme il est de coutume, des campagnes de circonstance. L’espace vert qui se trouve contigu à la direction des Affaires religieuses, et tout près de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira, se trouve dans tous ses états. A part les quelques actions effectuées pour rendre ce lieu de plus en plus conviviale, aucun entretien n’est assuré. Désormais, Il est à la merci d’une dégradation environnementale pesante. Certes, des travaux ont été entamés depuis des mois, mais ils n’ont toujours pas été menés à terme. De ce fait, il est regrettable de constater que cet espace de détente est devenu malheureusement un dépotoir à ciel ouvert. «On jette tout et n’importe où!», se désole-t-on à la vue de ce décor d’empoisonnement. «Préserver son cadre de vie est pourtant facile. Si citoyens et responsables conjuguent leurs efforts, ils peuvent remédier à cette situation catastrophique», martèlent quelques consciences qui dénoncent ces atteintes à l’environnement. Pour rappel, le ministre des Ressources en eau et de l’Environnement, Abdelkader Ouali, a indiqué le 26 juillet dernier, lors de l’ouverture de la rencontre internationale sur la mise à jour des plans nationaux de mise en œuvre de la Convention de Stockholm sur les nouveaux polluants organiques persistants que «le non-recyclage des déchets ménagers et industriels fait perdre à l’État chaque année quelque 38 milliards de dinars».

Aziz Cheboub

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