Quel sort pour ses élèves ?

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Les sept enfants inscrits au centre psychopédagogique abrité par une école primaire désaffectée à Djemaâ Kalaâ, à la périphérie du chef-lieu, n’ont pas fait leur rentrée scolaire comme les autres parce que leur école est fermée depuis le début de l’année. Ainsi, ces enfants ne sont plus pris en charge. Pourtant, durant les trois années de fonctionnement de ce centre, ils avaient fait des progrès énormes. Certains d’entre eux ont appris à lire, à écrire, à se comporter et à se prendre en charge. Pour rappel, ces locaux ont été ouverts par le président de l’association sociale des personnes handicapées et enfants de « La lune », Tala Moussa, présidée par M. Kaci Bouzidi, en 2013 en présence des autorités locales, des parents et de nombreux invités. « Le jour où nous avons ouvert cette école, tout le monde était content. Et peu à peu, je me suis retrouvé seul à la gérer avec mes propres moyens et quelques aides de bienfaiteurs. Mais, maintenant, je suis épuisé. Je n’en peux plus. D’ailleurs, si vous vous souvenez bien, je l’ai déclaré à votre journal en mars 2015 que si personne ne m’accompagnait dans noble mission, je rendrais les clés. Mais, pour ne pas abandonner ces enfants, d’un seul coup, j’ai encore résisté une année », nous répond le président de Tala Moussa qui était dans tous ses états. Et de poursuivre: « A chaque fois, on me ressort cette histoire de conformité à la nouvelle loi régissant les associations. L’an dernier, j’ai réuni au sein même du centre des représentants venus de vingt wilayas et en présence d’un huissier de justice. Nous avons tenu une assemblée générale pour carrément changer de statut à notre association pour qu’elle devienne nationale. Depuis, le dossier est en instance ». Pour le président de l’association, qui est aussi père de deux enfants handicapés, « On m’a mis des bâtons dans les roues pour me casser ». Et de nous interroger: « Y a-t-il un pays au monde où quelqu’un vous prend les enfants handicapés de votre commune gratuitement mais à qui vous mettez des bâtons dans les roues pour le décourager? ». M. Bouzidi Kaci nous confie que des mises en demeure lui ont été envoyées pour rendre les clés de l’établissement. « Je ne sais pas qui est derrière tout cela. Et dans quel but? Au lieu que les autorités viennent m’encourager, on me harcèle de partout. Si, aujourd’hui, cette école est fermée, cela ne veut dire aucunement que je vais la lâcher, tout simplement parce que j’ai consenti beaucoup de travaux à l’intérieur. Si quelqu’un veut la reprendre, il le fera qu’après décision de justice », estime-t-il. Par ailleurs, il faut dire que l’une des causes à l’origine de cette fermeture est que les contrats établis aux éducatrices au nombre de trois ont expiré d’une part, et d’autre part, en raison des restrictions faites par la direction de l’action sociale de ne plus recruter dans le cadre des dispositifs d’aide et d’insertion (Pid) et (Dais), lesdits contrats ne sont pas renouvelés. Rappelons que cette décision a été prise par la ministre de la solidarité nationale, de la famille et de la condition féminine en réponse aux instructions inhérentes à la rationalisation des dépenses publiques depuis le 2 août dernier « En tout cas, en tant qu’humanitaire, je me battrai jusqu’au bout pour ces enfants en dépit de toutes les difficultés que je rencontrerai. C’est un combat long et difficile mais il faudra beaucoup de courage », conclut le président de Tala Moussa.

Amar Ouramdane

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