L’association culturelle Rabhi Mahfoud, du village Mehaga, dans la commune d’Idjer, daïra de Bouzeguène, en collaboration avec le comité du village, a commémoré, samedi dernier, les événements du 17 octobre 1961.
La cérémonie de commémoration a eu lieu à l’école primaire du village Messad Arab et a démarré dès 10h. Tout d’abord, les villageois et leurs invités écoutèrent avec recueillement l’hymne national, puis ils se dirigèrent tous ensemble, en une procession silencieuse, à la stèle des Chouhada où une gerbe de fleurs fut déposée et une minute de silence observée à la mémoire des martyrs. Dès 11h, plusieurs personnalités se sont succédé pour prendre la parole. Il y avait le président du comité du village, Amzal Omar, fils de chhid, les P/APC de Bouzeguène et d’Idjeur, le président de la commission environnement et santé de la willaya, représentant le P/APW. Etaient également présents des responsables de la sûreté de la daïra et de la protection civile et le président de l’association des moudjahidines de la fédération de France 1954-1962, M. Benyounès Mohand Akli qui dit dans son allocution : «Je remercie les organisateurs pour ce bel hommage aux moudjahidines et Chouhada de la fédération de France en particulier et à ceux de toute la guerre de libération nationale. Je suis aujourd’hui parmi vous, en ce 55ème anniversaire des événements du 17 octobre 1961, pour vous livrer mon témoignage. La marche pacifique à travers Paris fut décidée en réponse aux provocations françaises, notamment le couvre-feu qui fut instauré en octobre 1961. La fédération de France comptait 23 400 adhérents. Nous avons donc décidé de faire cette marche et l’avons fixée au 17 octobre. 80 000 manifestants étaient venus au centre de Paris pour faire savoir au monde entier que nous existions. Mais les autorités françaises ont violemment riposté et réprimé d’une manière sauvage le mouvement qui était pourtant pacifique. Le bilan fut lourd : Des centaines de personnes ont perdu la vie, des dizaines furent fusillées et jetées dans la Seine. Il y eut plus de 12 000 arrestations, 3000 personnes furent renvoyées en Algérie et mises en résidence surveillée. En 1962, j’étais coordinateur des sept Willayas en France et depuis 2004, je suis président de l’association nationale des moudjahidine de la Fédération de France. Nous sommes tous là pour que les nouvelles générations connaissent l’Histoire de l’Algérie». Après la pause-déjeuner, les témoignages reprirent. Tous les intervenants soulignèrent que le village Mehaga a été un village révolutionnaire. 11 de ses habitants avaient assisté aux événements du 17 octobre 1961. 8 sont tombés au champ d’honneur, mais 3 moudjahidine sont toujours là pour témoigner : Rabehi Lounès, Messad Lhadi et Alik Said ont raconté l’horreur de la répression de la police parisienne ce jour-là et la bravoure des Algériens unis comme un seul homme. Le dernier à prendre la parole fut M. Mouri Youcef, président de l’association Rabehi Mahfoud : «Notre but à travers cette commémoration est d’abord de rendre hommage aux chouhada et moudjahidine du 17 octobre 1961. Nous devons rappeler aux nouvelles générations la glorieuse participation du village Mehaga à la guerre la libération du pays. Nous sommes heureux de voir les citoyens travailler la main dans la main pour la réussite de l’événement», dira-t-il.
Fatima Ameziane

