Hier, une nouvelle fois, les habitants d’Ath Messaoud, l’un des villages des plus importants de la commune, sont venus exprimer leur colère devant le siège de la mairie de leur municipalité et celui de la daïra de Tizi-Gheniff. Venus réclamer leur part de développement, des groupes de citoyens ont fermé ces deux institutions tôt le matin, priant les fonctionnaires de rebrousser chemin. Selon un représentant du comité de village, aucune des opérations inscrites pour les sortir de leur enclavement n’ont été réalisées. Ils réclament, et ce depuis des années, que leur village soit alimenté en eau à partir du chef-lieu Tighilt Bouguenni, parce qu’à partir de la chaîne dite « le couloir de Sidi Ali Bounab », ils ne reçoivent presque pas leur part d’eau en raison des fuites et des sabotages récurrents de la conduite principale qui traverse les maquis. « Nous voulons notre part de l’eau du barrage de Koudiat Acerdoune comme les autres. La conduite qui nous alimente à partir des forages de Tadmaït est vétuste et perd toute la quantité destinée à notre village. Pourtant, nous avons eu des promesses que nous allions être alimentés de Tighilt Bouguenn, mais, au bout de trois ans, nous ne voyons rien arriver de ce côté-là. Cinquante-trois ans après l’indépendance, nous achetons encore des citernes d’eau. Pourtant, des milliards ont été déboursés pour des projets importants », nous explique un contestataire. L’autre revendication soulevée par ces villageois est la prise en charge de la route qui relie Ath Messaoud au CW 107 pour rallier aussi bien la ville d’Isser dans la wilaya de Boumerdès que leur chef-lieu communal. « Après le passage du réseau de gaz naturel, le bitume a complètement disparu. Nous demandons à ce que cette route soit rénovée. C’est un manque qui nous fait souffrir! », ajoute un autre contestataire. En somme, par cette action, les habitants de ce village comptent voir leur cadre de vie amélioré dans les prochains jours. Ils exigent que leur plateforme de revendications soit entièrement satisfaite. »Nous n’allons pas repartir comme ça si des décisions concrètes ne sont pas prises séance tenante », insiste un autre contestataire. Une délégation a été reçue à la daïra par les responsables en présence de tous les services concernés, et ce, en vue de dégager le plan d’action à déployer le plus rapidement possible pour satisfaire les besoins de ces citoyens. Dans cette commune rurale, les problèmes s’accumulent, à telle enseigne qu’il ne se passe pas une semaine sans que des citoyens ne viennent occuper les locaux de la mairie, et parfois même de la daïra, comme ce fut le cas hier.
Amar Ouramdane