Quel sort aux familles recasées ?

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Deux familles victimes de terrorisme, recasées en 1999 dans une école primaire du village Oued Khebatha, relevant de la commune d’El-Hachimia, au sud de la wilaya de Bouira, se trouvent actuellement menacées d’expulsion. Elles vivent dans des conditions, qu’elles jugent lamentables. Selon Bokhit Rabah, l’un des deux pères de familles, leur «calvaire dure depuis 1994», date à laquelle ces deux familles ont été obligées d’abandonner leurs demeures près du chef-lieu de la commune, vu l’ampleur de la menace terroriste. Notre interlocuteur assure que le maire de l’époque, les a recasés en compagnie d’autres familles, au marché couvert du centre-ville, avant de les réaffecter vers cette école au début de l’année 1999. L’école en question, ayant été touchée par des attaques de groupes terroristes, s’est dégradée et a été fermée au début des années 1990. «Nous avons tout abandonné notre ferme, nos terrains et nos oliviers. Nous nous sommes retrouvés alors entassés avec une dizaine de familles à l’intérieur du marché couvert pendant près de cinq, dans des conditions lamentables. Jusqu’à 1999, ou nous avons été transférés vers cette école avec une autre famille. Et depuis, nous nous sommes partagé des salles de classes», raconte notre interlocuteur. Et d’enchaîner : «Ça ne nous a pas vraiment changé du marché couvert. Nous vivons dans des conditions de guerre, sans eau, ni gaz ni électricité. Pire encore, l’étanchéité est très dégradée, elle laisse infiltrer les eaux pluviales et le toit risque de s’effondrer sur nos têtes à n’importe quel moment ! Nos enfants font plus de 15 km quotidiennement pour rejoindre l’école la plus proche». Et comme un malheur ne vient jamais seul, ces deux familles risquent de se retrouver carrément dans la rue, d’ici le mois de septembre prochain, après que la direction de l’éducation a entamé des travaux pour la réhabilitation de cette école et sa réouverture dès l’année prochaine : «Nous ne savons plus à quel saint nous vouer. Nous n’avons toujours pas bénéficié de logements, bien que l’APC distribue régulièrement des logements sociaux. Le maire ne fait que nous promettre, en vain. A chaque fois, on se retrouve écartés des listes des bénéficiaires», Continue notre interlocuteur. Les membres de ces deux familles, interpellent qui de droit, pour qu’il intervienne et les fasse sortir de ce calvaire qui dure depuis 18 ans.

Oussama Khitouche

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