Béjaïa capitale internationale du théâtre

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C’est aujourd’hui, dimanche, qu’aura lieu la cérémonie d’ouverture de la 8e édition du Festival international de théâtre de Béjaïa. Une grande parade, un spectacle musical et enfin la production de la première pièce théâtrale d’une série de vingt-sept sont au programme .

Omar Fatmouche, le commissaire du festival, a animé hier une conférence de presse au niveau de la Maison de la Culture de Béjaïa. En présence des journalistes locaux et nationaux venus couvrir l’événement. Il a tenu, d’emblée, à apporter quelques précisions sur la polémique qu’a suscitée cette conférence de presse, une polémique née suite à l’organisation d’une autre conférence à Alger, alors qu’elle devait se tenir dans la ville organisatrice, Béjaïa en l’occurrence. Cette conférence était prévue pour le 22 octobre dernier, mais à la dernière minute, le wali de Béjaïa a organisé une autre sur un tout autre sujet. C’est donc suite à ce manque de coordination que le Commissariat n’a pas pu donner la primeur des informations à la ville de Béjaïa.

Déroulement du Festival

Omar Fatmouche a ensuite donné quelques précisions sur le déroulement du festival. Il l’a situé dans son contexte en précisant que pour cette édition, la perspective du festival consiste à le faire sortir «hors des murs», en utilisant cette année des espaces non conventionnels. Limité par les planches et les murs, le metteur en scène est empêché de s’exprimer pleinement par la «boite noire» comme l’appellent les Italiens. C’est pourquoi il faut aller vers le spectateur là où il se trouve. «En Afrique du Nord, il y a une tradition du théâtre depuis le Tassili. Il faut donc la célébrer», déclare le même interlocuteur. Cette année, une autre conférence qui portera sur «Le théâtre et la mythologie en Méditerranée» aura également lieu. Omar Fatmouche a poursuivi son exposé en annonçant que le Festival a, chose nouvelle, ouvert un atelier de formation de deux semaines, par le «téatro in silencio», au profit des comédiens de Béjaïa. Une formation de deux jours sur la critique théâtrale au profit des journalistes aura également lieu. Deux journées d’études ayant pour thème «L’apport de Mohia au théâtre amazigh» sont également prévues pour demain 31 octobre à la Bibliothèque principale de Béjaïa, ainsi qu’un hommage à feu Nabil Farès et une évocation de son œuvre, le 3 novembre prochain. Le programme de cette édition sera assuré par vingt-sept troupes venues de dix-sept pays africains, asiatiques, européens et même sud-américains. Les spectacles vont être donnés au niveau du TRB et à la Maison de la Culture Taos Amrouche. De nombreux spectacles seront également donnés au niveau des résidences universitaires et dans les villes d’Amizour, Akbou, Tichy, Aokas, et peut être même à Sidi Aïch. Plusieurs pièces vont également être présentées aux Maisons de la Culture de Jijel et Tizi-Ouzou, au TNA et au Palais de la Culture d’Alger.

Budget réduit

«Le budget du Festival a été réduit de 50%. Le ministère de la Culture s’était engagé à débloquer un certain budget, mais, suite aux restrictions budgétaires que connait le pays, nous n’avons perçu que la moitié du budget initial. Heureusement que la plupart des troupes étrangères sont prises en charge par les ambassades de leurs pays, tandis que les autres ont accepté de se produire gratuitement. En dehors de l’ONDA, d’Aigle Azur qui nous a fourni une vingtaine de billets d’avions, et d’une aide logistique de Cevital, il y a eu très peu de sponsors. Je peux affirmer que dans l’ensemble, les entreprises économiques de Béjaïa n’ont pas contribué à ce Festival», a encore déclare Omar Fatmouche.

Riche programme

Pour l’ouverture officielle de ce Festival, il est prévu une parade qui ira du TRB jusqu’à la Maison de la Culture, en sillonnant les principales artères de la ville. A partir de seize heures, le cortège démarrera de la ville vers la plaine avec le bus Carna de Tunisie, de la fanfare et scouts d’El Kseur, des troupes folkloriques de Sidi Bel Abbès et de Ghardaia, de trois tracteurs transportant les troupes d’Idhebalen de Boumerdes et de Béjaia, de la fanfare de la ville de Béjaïa, des échassiers de Toudja, des marionnettes géantes, du folklore et de la fanfare de l’Association Neghma. Une fois sur les lieux, une troupe d’Idhebalen animera un spectacle sur l’esplanade de la Maison de la culture où des gradins ont été installés. Quant à l’ouverture officielle, elle aura lieu, à dix-huit heures, en présence d’Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture, du wali de Béjaïa, et des responsables culturels et politiques de la région. A cette occasion, un concert sera donné par les musiciens de l’association «Ahbab Cheikh Saddek Lebdjaoui», puis un hommage sera rendu à l’homme de culture et des lettres feu Nabile Farès, et ce, en présence des membres de sa famille.

Première représentation

Vers 20H30, la troupe française «Mises en Capsules et Compagnie» présentera la pièce «Le porteur d’histoire» d’Alexis Michalik. Cette pièce, qui abordera «l’Histoire et des histoires», a obtenu deux Molières en 2014 pour son texte, ainsi que pour sa mise en scène. Elle sera jouée par cinq comédiens qui transmettent, ainsi, une tradition orale du conte et du récit. Rappelons enfin, que pour cette année, c’est la France qui est l’invité d’honneur. Elle présentera en tout, quatre pièces de grande facture, sur lesquelles nous reviendrons dans nos prochaines éditions. Malgré les restrictions budgétaires, le programme de l’édition de cette année est très riche. Il comprend d’autres activités dont un riche programme pour les enfants à Souk El Tenine, à Akbou et Amizour, du théâtre de rue, de l’animation à la Place Gueydon et sur l’esplanade de la Maison de la Culture.

N. Si Yani

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