Novartis rachète Hexal et Eon Labs

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En plus de ces acquisitions en liquide, Novartis a également offert 31 dollars par titre pour le reste d’Eon Labs. Cette OPA devrait coûter à Novartis 988,9 millions de dollars supplémentaires. Hexal et Eon Labs –appartenant à la famille allemande Struengmann– seront intégrées dans la division générique Sandoz de la multinationale helvétique, ce qui fera de cette dernière le leader mondial des génériques, a indiqué lundi Novartis dans un communiqué. La nouvelle entité prendrait ainsi la place du géant israélien Teva. Selon son patron Daniel Vasella, Novartis vise 10% du marché mondial des génériques. Ce marché des médicaments dont le brevet a expiré est évalué à 58 milliards de dollars en 2004 et les responsables de Novartis estiment qu’il passera à 93 milliards de dollars en 2009. Pendant cette période, le marché devrait doubler aux Etats-Unis et progresser de 50% en Europe où les gouvernements cherchent à réduire les coûts de santé par la promotion de médicaments génériques moins chers. ’’Les médicaments génériques sont cruciaux pour répondre aux besoins des patients dans les pays industrialisés et (dans ceux) en développement en raison d’une pression des coûts due à une demande croissante d’une population âgée’’, a estimé M. Vasella. Les marchés des génériques en dehors de l’Europe occidentale, de l’Amérique du Nord et du sud et du Japon devraient passer de 28 milliards de dollars à 43 milliards d’ici à 2009, prévoit Novartis. Les génériques sont considérés comme une arme essentielle dans la lutte contre les pandémies comme le sida dans les pays pauvres. Une fois Eon Labs et Hexal consolidés, la division génériques Sandoz, qui ambitionne de faire homologuer 100 produits par an, affichera des ventes annuelles de 5,1 milliards de dollars et comptera 20.000 employés. Sandoz, soumis à une concurrence très forte aux Etats-Unis et en Allemagne, devrait alors voir sa part de marché en Europe passer de 38% à 53% et faire son entrée sur les marchés japonais et chinois. Le bénéfice d’exploitation de Sandoz a chuté l’an passé de 50% à 235 millions de dollars, pour un chiffre d’affaires de 3 mds USD (+5%). M. Vasella n’a pas exclu de nouvelles acquisitions dans les génériques tout en avertisant ’’qu’il ne fallait pas en faire trop’’. ’’Si un joyau devient disponible, nous sommes ouverts’’ à l’idée de l’acheter, a-t-il déclaré. Les synergies nées de ces acquisitions devraient atteindre 200 M USD d’ici 3 ans, dont 13% réalisées la première année, 52% la deuxième et les 35% restants la dernière année, selon le directeur financier de Novartis, Raymund Breu. ’’La combinaison de Sandoz avec Hexal et Eons Labs offre une occasion unique de profiter des points forts de chacune de ces sociétés’’, a expliqué le directeur général de Sandoz Andreas Rummelt. Parmi les quelque 600 composants actifs qui passeront dans l’escarcelle de Sandoz figurent des antibiotiques, des produits contre le cholestérol, des analgésiques et des anti-dépresseurs. Novartis va aussi ’’renforcer de manière significative’’ son potentiel technologique en acquérant un savoir-faire dans des domaines comme les patches dermiques ou les produits à inhaler. De l’avis des analystes, cette opération est logique du point de vue stratégique mais le géant pharmaceutique bâlois a payé le prix fort. Selon Birgit Kuhlhoff, analyste chez Sal Oppenheim, Novartis a payé un montant quatre fois supérieur au chiffre d’affaires des deux sociétés et 19,8 fois supérieur à leur résultat courant. ’’Les multiples payés sont extrêmement élevés et il est étonnant que le groupe réalise ces acquisitions sur les marchés où il a rencontré des tensions sur les prix’’, explique-t-elle. A la bourse suisse, le titre Novartis gagnait 2,97% à 59 FS vers 11h30 GMT.

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