Après la réunion organisée à Tizi-Ouzou, avant-hier, par l’aile des redresseurs du FLN présidée par son coordinateur Abderahmane Belayat, et qui a regroupé membres, militants, parlementaires et sénateurs du parti, beaucoup d’observateurs s’accordent à dire que le FLN n’a pas encore retrouvé son équilibre malgré le départ de son ancien secrétaire général M. Saâdani, et la nomination d’un nouveau secrétaire à la tête du parti en la personne de M. Ould Abbès. M. Belayat, contacté hier par nos soins, a d’emblée rejeté la qualification de redresseurs : «On est la direction unifiée du FLN, redresseurs est un terme péjoratif, on est le FLN». Revenant sur sa réunion de Tizi-Ouzou, M. Belayat dira que «c’était dans le cadre des activités habituelles de sensibilisation et de mobilisation de la base militante». Il a ajouté : «C’est pour faire triompher la liberté et le droit au sein des instances du parti», précisant que c’était dans ses prérogatives en tant que président de la direction unifiée du FLN. Par ailleurs, et commentant la démission de l’ancien secrétaire du parti M. Saâdani, M. Belayat n’a pas caché sa satisfaction. Pour lui, toutefois, «il ne s’agissait pas de démission vu qu’elle est survenue après l’intervention du président du parti, M. Abdelaziz Bouteflika, qui a entraîné le départ, la libération et la délivrance du poste de secrétaire général qui a échu à Ould Abbès». Il a enchainé en disant : «Ould Abbès a déclaré à la presse qu’il agit selon les orientations du président du parti et qu’il applique sa politique». Un point considéré comme positif par M. Belayat qui a confirmé qu’il a bel et bien été approché par M. Ould Abbès lors d’un enterrement, où ils se sont mis d’accord sur une rencontre, qui a eu lieu d’ailleurs hier. En effet, une délégation, composée de trois membres des redresseurs, en l’occurrence M. Allal Riad, Boualem Djaafar et Kassa Aissi, est allée à la rencontre du nouveau secrétaire général du parti. Pour le coordinateur de l’aile des redresseurs, le motif de la rencontre était d’essayer de comprendre comment Ould Abbès envisageait l’application des orientations du président du parti pour remettre la situation interne dans la bonne direction. Selon toujours notre interlocuteur, il s’agirait de prendre en considération deux points : «La réussite commune dans les prochaines élections législatives et la remise des instances et des structures locales du parti dans le bon sens». Quant aux attentes des redresseurs vis-à-vis du nouveau secrétaire général du FLN, M. Belayat a souhaité qu’ «il ne soit pas l’otage des vestiges de son prédécesseur». «Nous attendons qu’il comprenne et reconnaisse que le FLN ne peut pas gagner les élections en 2017 si nous ne nous unissons pas tous et si nous ne travaillons pas ensemble pour les mêmes objectifs. Nous attendons que les instances et structures de parti reprennent leur dynamique dans une transparence totale. C’est le président du parti qui désire cette démarche et c’est bien à lui que nous allons nous référer s’il y a des difficultés ou des revirements», a-il-ajouté. Concernant la légitimité du 10ème congrès qui constitue une divergence de taille entre les deux hommes. M. Ould Abbès considère lui qu’il est hors de question de remettre en cause la légitimité du congrès, quant à M. Belayat, qui a toujours dénoncé l’illégitimité de 10ème congrès, il ne semble pas changer d’avis. Par ailleurs, dans un autre registre, en parlant du malaise survenu dernièrement entre le nouveau secrétaire du FLN, M. Ould Abbès, et M. Belkhadem, suite aux déclarations de ce dernier sur CNN sur la nécessité d’une transition organique au sein du parti, M. Belayat a estimé que c’était là une querelle intestine que le président du parti, M. Bouteflika, va bientôt régler, dans l’intérêt du parti. Pour conclure, M. Belayat nous a déclaré que lui ne parlait que selon ses prérogatives en mesurant toutes ses paroles, soulignant qu’il était «moins important et moins fort que les deux hommes».
Kamela Haddoum.