La France doit présenter son mea-culpa

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S. Ait Hamouda

Le mea-culpa de la France à l’Algérie pour les crimes commis à l’encontre des Algériens devient de plus en plus urgent, et il y a de quoi. Le colonialisme français ne peut se tirer comme ça et considérer soldés ses comptes avec son ex-colonie. Depuis les premières années de l’occupation du pays, nous avions enregistré des déportations, des exécutions, des expropriations et des déclarations peu amènes, telles «quand j’ai le cafard, je coupe des têtes, pas des têtes d’artichauts mais des têtes d’arabes», Saint Arnaud dans des lettres à ses amis. Des «emmurades» des «enfumades» de Pelissier, Duc de Rovigo à Ouled Erriah dans la région, entre Tenes et Mostaganem. Inutile de faire la comptabilité macabre des morts, un mort c’est déjà une victime de trop. Mais le martyr des Algériens ne s’est pas lavé dans l’opprobre, ni ne s’est contenu dans le pardon divin. Les Algériens avaient le sacrifice comme étendard et les exactions comme destin pour qu’en fin de compte, on vienne leur seriner «les biens-faits de la colonisation». Le ressentiment, de génération en génération, d’Algériens, ne s’est pas estompé ni ne s’est oublié, ni ne s’est effacé de leur mémoire endolorie. Il a marqué les régiments de sacrifiés pour qu’il trouve là du parfait, ou dans le plus-que-parfait dans la manière qu’ils avaient, les Français, à mener la guerre aux enfants du pays chez eux. On nous disait Gaulois et ils savaient pertinemment que c’est un gros, monumental, énorme mensonge. Ils voulaient nous assimiler, nous réduire, tout en faisant de nous des infrahumains, des indigènes, en vain. Nous nous sommes réveillés une nuit de novembre pour briser les chaînes de la domination. Bien que nous ne nous fûmes pas tus auparavant, l’Emir Abdelkader qui résistât 17 ans, Cheikh Aheddad, El Mokrani, Ouled Sidi Cheikh pour ne citer que ceux-là ont mené la guerre aux colonialistes français et ont remporté des victoires. Aujourd’hui que nous sommes libres, indépendants, souverains, nous sommes en droit de réclamer à la France son mea-culpa envers les Algériens.

S. A. H.

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