Pour la troisième fois, en l’espace de quelques semaines, l’artiste Lounes Kheloui, a été admis au CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou. Souffrant d’une fibrose des poumons qui serait à un stade avancé, son état est jugé inquiétant, a-t-on-appris.
Il a été d’ailleurs admis ces derniers jours au service de réanimation où il est soumis à des soins intensifs après avoir sombré dans un coma révèle-t-on. Hier matin, une forte délégation, des plus hautes autorités régionales, était à son chevet en compagnie du directeur général du CHU, M. Ziri Abbes. Parmi les membres de la délégation, on croit savoir que le wali M. Bouderbali, qui la conduisait, était accompagné de la directrice de la culture, Melle Goumeziane, du maire de Tizi-Ouzou, M. Ouahab Aït Menguelet et du grand artiste, Lounis Aït Menguelet qui a tenu à rendre visite au malade malgré son coma profond. Kheloui a été pour rappel hospitalisé dans un premier temps au sanatorium Belloua, à la fin du mois d’août dernier. Il y avait séjourné pendant plusieurs jours avant d’être autorisé à rentrer chez lui pour une permission. Puis son état a rechuté et a nécessité une deuxième hospitalisation durant le mois d’octobre qui vient de s’écouler, cette fois en médecine interne toujours au CHU de Tizi-Ouzou. Et depuis ces derniers jours, il est admis en réanimation intensive. Sa famille a, par le biais d’intermédiaires, communiqué sur les réseaux sociaux sur la maladie du Cheikh. Des artistes se sont également mis de la partie pour confirmer la mauvaise nouvelle rapportant que Kheloui Lounès était dans un état «grave» qui nécessite une intervention à l’étranger pour une transplantation pulmonaire. Ce qui a suscité la mobilisation de sa famille, le comité de son village natal, les associations d’Ihessnawen et ses amis, pour «étudier le moyen le plus sûr et le plus efficace de lui venir en aide, car son transfert en l’état actuel ne serait pas sans risque sur sa vie», dit-on. Malade depuis 2009, il était déjà conscient de la gravité de son état. «Je sais que c’est un mal dont les médecins ne peuvent que me soulager, on me l’a déjà dit en France et c’est ce qu’on m’a répété encore en Algérie. J’ai un poumon qui ne travaille plus», s’est-il confessé à la Dépêche de Kabylie qui n’a pas manqué de lui rendre visite dès sa première hospitalisation au Sanatorium de Belloua.
Ce mal de poumon qui le ronge depuis longtemps
Lors de cette rencontre, le Cheikh ne semblait pas être vraiment très préoccupé par sa maladie. Il mettait toujours en avant son amour pour le chant, pour son mandole qui était d’ailleurs à côté de lui. Il disait même qu’il l’avait toujours à portée de main lors de ses multiples hospitalisations, en Algérie, comme en France. Cela l’aidait sûrement à surmonter ses difficultés et à vaincre la maladie qui l’accablait de plus en plus. L’année en cours fut chargée et mouvementé pour le grand maître, à cause de ce mal. Il nous révélait qu’il avait un album, composé de 14 chansons en préparation. «Il est quasiment prêt. Il ne me reste qu’à peine quatre heures de travail pour tout finaliser. Ce fut difficile, mais on y est parvenus tout de même», nous a-t-il déclaré ce jour-là sur son lit d’hôpital à Belloua. Il était aussi tout fier de revenir sur sa tournée effectuée aux USA, notamment à Washington, New York, Philadelphie, New Jersey, Californie et au Canada, en début de l’année, avant de rentrer sur Tizi-Ouzou en mai dernier. Sa maladie ne l’a pas empêché de faire quelques apparitions artistiques localement. Entre deux hospitalisations, il était bien présent à la maison de la culture Mouloud Mammeri à l’occasion des hommages rendus aux piliers de la chanson kabyle en l’occurrence Farid Ferragui et Atmani. Kheloui, lui, se savant malade, avait sans doute compris qu’il ne pouvait plus suivre au rythme d’il y a quinze ou vingt ans. Il avait toutefois émis le vœu de donner un dernier gala d’adieux à ses fans pourquoi pas dans cette même salle de la maison de la culture de Tizi-Ouzou. Sauf que sa maladie ne lui a pas accordé de répit. Du moins jusque-là. Jusqu’à hier, il luttait encore contre le mal. à signaler enfin que le wali de Tizi-Ouzou et la direction de la culture de wilaya, de concert avec le ministre de la Jeunesse et des sports, ont promis de voir l’éventualité d’un possible transfert de l’ariste à l’étranger si son état venait à rendre cette option possible.
Kamela Haddoum.

