La prise en charge est-elle sérieuse ?

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Cette année, les établissements du cycle secondaire ont accueilli une nouvelle matière, celle de l’informatique, l’une des grandes découvertes technologiques de l’ère moderne. Voilà une initiative louable à plus d’un titre puisque l’adolescent aura à découvrir cet outil de travail du 21e siècle. Mais, si l’initiative est à créditer d’une mention plus qu’honorable, sa prise en charge, par contre, laisse à désirer et d’aucuns y voient une précipitation qui n’est bénéfique ni pour les apprenants, ni pour ceux qui la dispensent, notamment à l’intérieur du pays, dans les régions, comme Bouira, où ce type d’enseignement demande plus de temps, plus de mûrissement pour une meilleure motivation des élèves. En effet, près de deux trimestres après son introduction parmi les autres programmes de première année secondaire, force est de constater que les aspects négatifs ont démontré que tout reste à faire.D’une part, les établissements scolaires concernés n’ont pas été tous dotés du matériel nécessaire pour mener à bien la mission pédagogique escomptée. A ce sujet, il y a lieu de constater l’insuffisance, voire l’inexistence dans certains lycées de micro-ordinateurs, d’imprimantes, de scanners et autres moyens, comme les logiciels de travail jusqu’aux ateliers censés servir de laboratoires. De ce fait, la partie théorique ne peut à elle seule constituer une source d’intérêt et d’intéressement. D’autre part et quand bien même tous les moyens existent, rien n’assure un bon enseignement de la matière. Bon nombre d’enfants, bien avant l’introduction de d’informatique dans le lycée avaient déjà pignon sur rue dans le domaine, du moins dans un certain sens. Le constat a permis de remarquer que lesdits élèves, et ce dès l’allumage des micro-ordinateurs, “vont” directement vers les icônes des jeux, oubliant que l’heure est d’abord à l’incitation et à l’apprentissage des rudiments de la manipulation de l’outil informatique.L’enseignant est, de ce fait, contraint d’être au four et au moulin et remettre de l’ordre dans la maison.Le gros problème enregistré dès l’entame de l’année scolaire a été la qualification des enseignants et des élèves. S’agissant des pédagogues, un nombre important n’a pas une parfaite, voire une bonne, connaissance dans le domaine pour ne pas avoir été préparés pour la circonstance. En général, ce sont des professeurs de l’enseignement moyen de français, qui avaient auparavant enseigné dans les lycées, et des contractuels recrutés dans le cadre du préemploi, qui ont été sollicités. A cela s’ajoute le fait que le livre usité est en arabe. Ce qui complique davantage la situation de communication entre l’élève et son maître. D’une part, les élèves, et pour beaucoup d’entre eux, ne maîtrisent pas la langue française et, d’autre part, l’enseignant a du mal à trouver les mots en arabe. Ce qui creuse un fossé entre les uns et les autres et rend les cours beaucoup moins attrayants qu’ils devraient l’être. Selon les enseignants,“l’enseignement de la matière dite informatique devrait se faire en français et non en arabe car, précisent-ils, le problème que rencontreront les élèves dans quatre années, c’est-à-dire une fois à l’université, sera analogue à celui rencontré par les élèves des classes scientifiques, lesquels, une fois le baccalauréat obtenu, après tout un cursus scolaire de douze années fait en arabe, se verront confronter à la langue de Molière dont ils n’auront retenu que des bribes”.

B. Mechoub

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